Caccia allo scorpione d'oro
Autres titres: A la recherche du scorpion d'or / Hunt for the golden scorpion / Die Jagd nach dem goldenen Skorpion
Real: Umberto Lenzi
Année: 1990
Origine: Italie
Genre: Aventures
Durée: 88mn
Acteurs: Andy J. Forest, Christine Leigh, David Brandon, Philip Wagner, Dennis Bourke, Cristina Amadeo, Franco Fantasia, Cecil Thiré, Max Suara, Renato Coutinho, Fernando Reski, Fatima Jour, Claudioney Penedo, John Stanley, Franco Fantasia, Frank Farrell, Bernard Zaruck, Marcia Chiaves...
Résumé: L'éthnologue Tom Maitland a découvert le légendaire scorpion d'or, un trésor inestimable. Le long de l'Amazone il est poursuivi par tout un escadron militaire qui parvient à faire exploser son petit bateau. Quelques temps plus tard sa soeur Mary reçoit un homme qui lui annonce que Tom est mort mais la jeune femme a du mal à y croire. Elle a encore plus de mal à croire à son décès le jour où elle reçoit une lettre de Tom postée plusieurs jours après son supposé décès. Elle décide de partir pour le Brésil et tenter de le retrouver. Un petit aventurier du dimanche, escroc à ses heures, accepte de l'accompagner contre une grosse somme d'argent. Les voilà tout deux partis pour l'Amazonie dans un village perdu dans la jungle où Tom serait retenu prisonnier...
Dans sa lente et interminable agonie le cinéma d'exploitation italien afin de survivre s'est dans les années 80 emparé des phénomènes hollywoodiens que furent Mad Max, Les aventuriers de l'arche perdue et Rambo afin de les reprendre à leur sauce. Naquirent ainsi quelques sous branches du cinéma Bis telles la rambosploitation, et le cinéma dit post apocalyptique. Caccia allo scorpione d'oro fait quant à lui partie des films qui s'infiltrèrent dans le juteux filon des sous Indiana Jones, un calque de Indiana Jones fort tardif puisque réalisé en 1990 par un Umberto Lenzi amorphe qui signait là son avant dernier film.
Sur les rivières amazoniennes l'ethnologue Tom Maitland fuit un escadron militaire qui le pourchasse. Son embarcation explose mais il parvient à fuir dans la jungle. Quelques mois plus tard sa soeur, Mary, professeur à l'université, reçoit un homme qui lui apprend que Tom est mort. Il se serait noyé. Mary a du mal à croire au décès de son frère. Ses doutes s'avèrent exacts lorsqu'une lettre écrite de la main de Tom quelques jours après la date supposée de sa mort lui parvient. Il lui apprend qu'il venait de faire une importante découverte. Mary décide de s'envoler pour le Brésil pour retrouver Tom. En route elle fait la connaissance d'un séduisant petit escroc, Jim Foster. Jim accepte de l'accompagner dans
sa recherche contre une jolie somme d'argent. Ils vont devoir se rendre dans un petit village perdu au fin fond de la jungle amazonienne où Tom serait retenu prisonnier par le colonel Olivarez, bien décidé à s'emparer du scorpion d'or, un trésor légendaire qui dans son ventre renferme la plus grosse émeraude du monde. Tom aurait en effet découvert le lieu où il se trouve. Malgré les traquenards qu'on leur tend Jim et Mary arrivent au village bien gardé par les hommes de Olivarez qu'ils déciment sans trop de mal. Ils délivrent Tom et se dirigent vers l'antre où le scorpion d'or est soigneusement dissimulé depuis des siècles. Poursuivis par les hommes du colonel ils parviennent jusqu'à la grotte où le scorpion d'or se trouve,
tuent le serpent corail qui garde sa cachette et réussissent à échapper aux militaires. Désormais riches ils regagnent Miami.
Vue et revue l'histoire n'a rien de très originale. Elle se contente de reprendre un scénario passe-partout sans rien lui apporter de bien neuf. Deux aventuriers amateurs, une jolie blonde et un séduisant vantard brun, partent dans la jungle d'Amazonie pour y retrouver un trésor légendaire fort convoité caché au fond d'une grotte. Quelques indiens (uniquement deux cette fois, ce doit être du à la déforestation), des méchants pour la plupart militaires ou mercenaires, quelques animaux sauvages, quelques poursuites et explosions... On a là les
principaux éléments de cette seule et unique incursion de Lenzi dans ce genre auxquels il ajoute, chose rare chez le cinéaste, beaucoup d'humour et de non sérieux. Lenzi était-il d'humeur ludique?
Difficile de croire un seul instant à cette intrigue qui ressemble à une farce tant elle est peu vraisemblable. La séquence pré-générique très bien menée laissait pourtant envisager un petit film d'aventures exotiques dans la bonne tradition du genre. Malheureusement passées les cinq premières minutes l'espoir s'estompe. Fini l'action. Il va falloir attendre la cinquantième minute environ pour qu'elle refasse surface le temps de l'assaut du village par
nos deux aventuriers en herbe qui n'ont décidément peur de rien. C'est un peu comme si Lenzi avait réservé tout son budget qu'on devine bien mince pour ces scènes, soit bien dix minutes, qui multiplient les effets pyrotechniques. Voilà de quoi secouer un tant soit peu un spectateur jusqu'alors somnolent. Par la suite le film reprend sa vitesse de croisière, une nouvelle baisse de régime avant un final rapide sans aucune surprise ni suspens. En cinq minutes nos super héros s'emparent du scorpion (assez laid avouons le puisqu'il ressemble à un jouet de fête foraine) et le tour est joué. Il ne reste plus qu'à rentrer à Miami juste après avoir tué Olivarez. Une flèche s'en chargera. Le spectateur lui n'a plus qu'à éteindre son poste et aller se coucher, certain qu'il ne rêvera pas de scorpion.
Mené à la manière d'un téléfilm routinier, plan-plan, A la recherche du scorpion d'or outre son rythme très inégal se caractérise essentiellement par l'improbabilité du récit. On a bien du mal à croire que notre jeune et belle professeur, qui n'est semble t-il jamais sortie de son université, se transforme en cinq minutes en une redoutable guerrière qui manie mitraillette et canon avec un tel savoir-faire, se bat comme un homme et fonce tête baissée dans une prise d'assaut. Encore plus incroyable, elle et son ami escroc de foire parviennent à eux deux à décimer toute une garnison de féroces soldats. Et les improbabilités le cinéaste les agrémente d'une bonne dose de joie et la bonne humeur puisqu'il truffe son scénario de
gags, de scènes légères, de quiproquos souvent lourdauds qui se veulent drôles mais sont surtout bêtes. (Pendant l'assaut, étonné par le bruit des explosions qu'il entend au téléphone le colonel tente de savoir ce qui se passe. Foster lui répond: "c'est la télévision. On regarde Fort Alamo (Rambo 3 en version originale)"). Il fallait oser! On rit, on sourit face à ces niaiseries qui brisent encore un peu plus le non sérieux de l'ensemble tourné en majeure partie dans quelque clairière italienne et non pas en Amazonie. Rarement aurait-on vu une jungle amazonienne aussi clairsemée et si peu sauvage! Seules quelques séquences dont l'ouverture durent être filmées au Brésil avant que Lenzi ne rentre poser ses
caméras sur son sol natal. L'illusion n'est donc pas au rendez-vous.
L'interprétation est certes correcte mais ne fait pas vraiment d'étincelles. L'américain Andy J. Forrest, séduisant bellâtre repéré par Tinto Brass qui le déshabilla pour Miranda et Capriccio n'a guère l'étoffe d'un héros de guerre ou de chasse. Il fait ce qu'il a à faire mais difficile d'adhérer au personnage qu'il avait déjà joué trois ans auparavant dans le très intéressant Meglio baciare un cobra de Massimo Pirri aux cotés du toujours excellent Danilo Mattei qui lui volait facilement la vedette. Pour Lenzi Forrest avait déjà joué dans Un ponte per l'inferno avant de se tourner définitivement vers sa véritable passion: la musique,
plus précisément le blues. L'américaine Christine Leigh avait quant à elle débuté dans Soldat maudit aux cotés de Mark Gregory, le seul véritable "Rambo italien", le plus crédible et solide aussi, avant de terminer sa carrière chez Martino pour Sulle tracce del Condor et de disparaitre dans le néant. Quant à David Brandon égal à lui même, c'est toujours un plaisir de le voir à l'écran.
Dans la catégorie des sous Indiana Jones italiens on a connu bien mieux et surtout bien plus palpitant. Il suffit par exemple de se tourner vers Margheriti. A la recherche du scorpion d'or, jadis disponible en vidéo en France, est un simple petit divertissement, vite vu
vite oublié, ni bon ni mauvais mais qui surtout ne se prend pas du tout au sérieux. Un peu moins bavard, moins anémique et un peu plus sérieux il aurait pu se hisser un ou deux crans plus haut. On sent simplement Lenzi fatigué. Il était temps qu'il mette un terme à sa longue et prolifique carrière ce qu'il fera l'année suivante avec Hornsby & Rodriguez, un polar d'action tourné à St Domingue.