I pirati della Malesia
Autres titres: Les pirates de Malaisie
Real: Umberto Lenzi
Année: 1964
Origine: Italie / France / Espagne
Genre: Aventures
Durée: 103mn
Acteurs: Steve Reeves, Jacqueline Sassard, Mimmo Palmara, Andrea Bosic, Nando Gazzolo, Leo Anchóriz, Franco Balducci, Pierre Cressoy, José Torres, Nazzareno Zamperla, Giuseppe Addobbati, Nando Angelini, Dakar, George Wang, Sujata Rubener, Asoka Rubener, Fortunato Arena, Domenico Cianfriglia...
Résumé: L'infâme Lord Brooks a pris la citadelle de Sarawak et fait prisonnier le sultan. Sandokan et ses hommes se rendent à Sarawak incognito afin de mettre un terme à la suprématie de Brooks. Ils sont malheureusement découverts et envoyés dans les mines de Brooks...
Né en 1895 de l'imagination du prolifique écrivain italien Emilio Salgari Sandokan le pirate malais surnommé le Tigre avait eu les honneurs d'une première adaptation cinématographique en 1963 grâce à Umberto Lenzi alors à l'aube de sa carrière. Face au succès remporté par Sandokan la tigre di Mompracem / Sandokan tigre de Bornéo le metteur en scène récidive l'année suivante avec cette seconde aventure du célèbre rebelle intitulée I pirati della Malesia / Les pirates de Malaise, du nom du roman éponyme de Salgari.
En 1865 le redoutable Lord Brook s'est emparé de la ville de Sarrawak et fait prisonnier le sultan. Sa fille, la belle Hada, a disparu durant le siège. Mis au courant des exactions de Brooks Sandokan et ses fidèles compagnons, Tremal-Naïk et Yanez, décident de se rendre à Sarawak afin de briser l'infâme lord et son armée. Sandokan se fait passer pour un naufragé et rend incognito au palais de Brook afin de lui dérober toute une cargaison d'or. Au palais
Sandokan retrouve Hada, traumatisée par les derniers évènements. Remise du choc la princesse ne tarde pas à tomber amoureuse du séduisant pirate. Malheureusement Sandokan est finalement reconnu par un de ses lieutenants, Clintok que le pirate malais avait laissé pour mort quelques temps plus tôt. Il est arrêté ainsi que ses hommes et condamné aux travaux forcés dans les mines de Brook. Il parvient à s'évader avec l'aide inattendue de Sho Pa, un puissant bagnard. Au même instant Brook oblige le sultan à abdiquer. Ce dernier refuse. Brook demande à Hada de le convaincre. Elle a une nuit pour y
arriver. C'est alors que Sandokan et ses compagnons arrivent prêts à affronter l'armée de Brook lors d'un sanglant combat.
A la lecture du scénario on remarque que Les pirates de Malaisie n'est qu'une simple copie de Sandokan tigre de Bornéo, une remarque encore plus flagrante à sa vision puisque le film souffre des mêmes défauts de réalisation. Sur un schéma identique au premier volet des aventures du pirate de Malaisie Lenzi se contente de platement filmer une histoire convenue dont la mise en scène manque cruellement d'énergie. Mécanique, il se contente
d'enchainer les péripéties, certes sans temps morts, mais de manière tellement molle qu'on faillit par instant vaciller dans une douce léthargie. Si Sandokan tigre de Bornéo n'était pas très dynamique ces Pirates de Malaisie ronronnent étonnamment. A aucun moment Lenzi ne parvient à insuffler à l'ensemble l'ampleur des romans d'origine, le souffle épique propre à ce type de cinéma d'aventures marines et de jungle. Seul l'affrontement final fait illusion mais, bien moins spectaculaire, il n'égale malheureusement pas celui du premier chapitre, véritable clou du film.
Malgré sa mollesse et son manque de mordant ce second opus n'est cependant pas un mauvais film. Le futur metteur en scène de Cannibal ferox livre une oeuvre familiale, distrayante qui fleure bon les vieux films d'aventures d'antan. Tourné dans les somptueux décors naturels malais et à Singapour Les pirates de Malaisie offre tout le panel récurrent à ce genre de pellicules. Dans cet univers de jungle Lenzi avec son habileté technique et le professionnalisme qu'on lui connait fait se succéder les scènes d'action parfois teintée d'un zeste de sadisme (la séquence du crocodile) dans des lieux souvent enchanteurs
visuellement parlant. C'est bel et bien là ce qui sauve le film de l'ennui. C'est d'autant plus regrettable que tout se portait ici à une pellicule musclée, haletante.
Une fois de plus c'est l'ex-Hercules Steve Reeves qui incarne Sandokan, héros inexpressif tout en muscles mais définitivement apathique, bien peu convaincant dans la peau du redoutable pirate. Ce fut l'erreur de Lenzi d'avoir choisi celui qui fut un des rois du péplum pour interpréter ce personnage qui de surcroit ne ressemble guère à un indien. Autour de lui gravite une partie de la distribution internationale du premier volet dont Mimmo Palmara,,
Andrea Bosic, Leo Anchoriz toujours dans le rôle du vilain dont on regrettera la mort trop simple et rapide, Wilbert Bradley et Dakar. Exit Geneviève Grad c'est à la niçoise Jacqueline Sassard (Le sexe des anges de Pasquale Festa-Campanile, Les biches...) que revient le privilège de tomber dans les bras du beau Sandokan.
Cette même année Lenzi réalisera Le temple de l'éléphant blanc avec Andrea Bosic et Mimmo Palmara qui malgré son titre italien, Sandokan il Maciste della giunglia n'est pas
une aventure du fameux pirate, absent du film, mais bien présent par contre dans deux nouveaux récits mis en scène cette fois par Luigi Capuano Sandokan alla riscossa et Sandokan contro il Leopardo di Sarawak. Mais il est certain que le seul et unique Sandokan dont on se souvient encore aujourd'hui est celui interprété par Kabir Bedi dans la version qu'en donna Sergio Sollima en 1976 pour la série télévisée en six épisodes épiques Sandokan et le téléfilm qui suivit en 1977 La Tigre vive ancora: Sandokan alla riscossa.