L'infermiera nella corsia dei militari
Autres titres: L'infirmière du régiment / L'infirmière de l'hosto du régiment
Réal: Mariano Laurenti
Année: 1979
Origine: Italie
Genre: Sexy comédie
Durée: 86mn
Acteurs: Nadia Cassini, Lino Banfi, Paolo Giusti, Karin Schubert, Elio Zamuto, Carlo Sposito, Renato Cortesi, Marcello Martana, Gino Pagnani, Ermelinda De Felice, Enzo Andronico, Carmen Russo, Jimmy il Fenomeno, Luigi Uzzo, Vittoria Di Silverio, Lucio Montanaro...
Résumé: Dans une clinique psychiatrique militaire arrive une splendide jeune infirmière qui sème le trouble chez les patients. En fait il s'agit d'une petite chanteuse de night-club que son petit ami, un truand, a envoyé là à la recherche d'un tableau volé censé être caché quelque part dans la clinique. Si elle le retrouve le truand lui a promis la belle vie...
S'il est bien un nom auquel sera à jamais associé la comédie sexy italienne, le cinéma populaire coquin, c'est bel et bien celui de Mariano Laurenti qui avec Massimo Michele Tarantini en est un des pères fondateurs. De Gloria Guida à Edwige Fenech en passant par Anna Maria Rizzoli toutes défilèrent sous l'objectif de sa caméra incarnant ces collègiennes, lycéennes, toubibs et infirmières qui nous firent chavirer plus d'une fois entrainées dans des aventures toutes plus déshabillées les unes que les autres. Nous sommes malheureusement ici en 1979 année où le genre commença à fortement décliner, épuisé, à
cours d'idée. L'infermiera nella corsia dei militari connu chez nous sous le titre L'infirmière de l'hosto du régiment en est la preuve flagrante.
Grazia, une jeune et très sexy infirmière, prend ses nouvelles fonctions dans une clinique privée dirigée par le professeur Amedeo LaRussa. Son arrivée suscite un vive émoi chez les patients mais elle envoute également Amedeo qui ne rêve que de sortir avec elle. En fait Grazia n'est pas une vraie infirmière. C'est une vulgaire petite chanteuse-danseuse de club que son petit ami John, un truand, a envoyé en mission afin qu'elle retrouve des tableaux qui
seraient cachés dans la clinique. Une fois les tableaux récupérés il est censé fuir avec elle. C'est surtout avec sa maitresse qu'il projette de partir. Grazia finit par retrouver les peintures. Elle découvre al supercherie, double John et c'est avec le bon docteur de la clinique qu'elle fera sa vie.
Déjà le titre en lui même est un mensonge. Il n'y en effet aucun militaire ou bidasse. Peut être était-ce pour attirer les fans de la comédie militaire légère qui vont donc être déçus. Il y a bel et bien une infirmière mais c'est une imposture. Elle s'introduit dans un hôpital psychiatrique à la recherche d'un tableau qui y serait caché. La vérité ainsi rétablie on peut
donc dire que L'infirmière du régiment est un mélange de sexy comédie et de... film noir! Il fallait oser l'amalgame somme toute original mais malheureusement le résultat est d'une débilité stratosphérique! En fait du film noir il ne reste pratiquement rien, c'est l'aspect du scénario le moins travaillé, on pourrait même dire oublié puisque durant quasiment 90 minutes Laurenti se contente d'aligner pitreries sur pitreries en se focalisant sur les malades mentaux de sa clinique qui n'en finissent plus de faire n'importe quoi. On se croirait dans un préau, une cour d'école maternelle, une garderie d'enfant. A se demander si les gags ont été écrits ou ont été inventés au fur et à mesure du tournage lorsque la caméra
s'allumait. Il y avait pourtant un certain potentiel avec tous ces personnages haut en couleur: un qui se prend pour Napoléon, un autre pour un officier à la solde d'Hitler, nous avons aussi un chasseur de fauves, un émule de Moshe Dayan, une femme qui se prend pour Ginger Rogers ou encore celui qui voit des moustiques partout (Alvaro Vitali). Au final c'est une véritable foire qui n'est jamais drôle tant le trait est forcé mais surtout tant on frôle le degré zéro du comique. Tout a déjà été vu et revu mais en mille fois mieux. On frise souvent la catastrophe. Au milieu de ce maelstrom il y a une nonne énorme qui a d'incessantes flatulences (Ermelinda De Felice) et le pauvre Lino Banfi, le professeur de la clinique, qui en
fait des tonnes. On dit que le ridicule ne tue pas certes mais il peut être parfois insupportable. C'est le cas ici. Banfi semble être en totale roue libre, livré à lui même, il donne l'impression de s'autoparodier dans un one man show d'une rare puérilité parfaitement traduite par l'image finale: devenu fou à son tour il sautille en tirant la langue déguisé en petit écolier. Les apparitions de Alvaro Vitali, en simple second rôle ici, en deviendraient presque des bouffées d'air frais!
C'est pour dire que la recherche des tableaux volés qui cachent en fait un trafic d'oeuvres d'art à l'intérieur de la clinique passe en second (troisième? quatrième?) plan. On découvre
qu'en fait Grazia, la jolie infirmière, est une show-girl de cabaret, petite amie de John, un truand qui se sert d'elle pour récupérer les tableaux en lui faisant miroiter une vie de rêve mais a surtout l'intention de partir avec la pulpeuse Eva, son amante, une fois ceux ci en sa possession. Point d'enquête ni de suspens, absolument rien, Grazia ne fait que de se déshabiller ou jouer les nunuches avec le bon docteur et les patients qui la regardent avec des yeux de merlans frits. Il faut attendre les dix dernières minutes pour qu'on s'intéresse aux peintures oubliées dés la première demi heure passée et que John soit arrêté. La distribution n'excelle vraiment pas. On pourrait même parler pour certains d'erreur de
casting. Qu'est donc venu faire là Paolo Giusti, l'inoubliable et si séduisant amant de Laura Gemser dans Emanuelle on taboo island avec son tout aussi inoubliable micro short qui laissait deviner une virilité gourmande? C'est la question qu'il donne l'air de se poser à chacune de ses apparitions dans la blouse blanche du bon docteur grincheux. On pouvait être émoustillé à l'idée de retrouver Karin Schubert, alors en pleine tourmente, visiblement venue cachetonner. Elle ne doit apparaitre guère plus de cinq minutes à l'écran, le visage marqué par une indicible tristesse. Ce fut un des tout derniers films qu'elle tourna avant de se tourner définitivement vers un érotisme de plus en plus pointu puis dés le début des
années 80 la pornographie pure et dure. C'est à Susan Scott (Nieves Navarro) qu'on doit la majorité des scènes de nu cette fois mais avouons qu'hormis se dévêtir elle ne sert pas à grand chose. Quant à Nadia Cassini, alors au top de sa renommée, certes elle a un certain charme, certes elle a un superbe fessier qu'elle exhibe volontiers, mais comme la plupart des nouvelles sexy starlettes apparues à la fin des années 70 venues remplacer l'ancienne génération menée par Edwige Fenech et autre Gloria Guida elle n'en a ni la classe, ni la sensualité, ni le talent. Nadia joue les parfaites nunuches, on aime ou non mais on cherche en vain la fraicheur et la luminosité de ses prédécesseuses. On retiendra par contre sa
prestation en boite de nuit qui rappelle celle de Gloria dans Infirmière de nuit, la précédente comédie de Laurenti.
Cette Infirmière du régiment à défaut de marquer les esprits marque surtout la fin de toute une époque et celle de la comédie sexy qui n'a plus grand chose à dire et à montrer. A bout de souffle elle tourne en rond et s'enlise dans l'insipidité ou la crétinerie.
Par la suite Laurenti s'acharnera pourtant à poursuivre dans ce créneau et enchainera les comédies de plus en plus fadasses dont quelques unes avec l'idole napolitaine Nino D'Angelo. De ce régiment on ne gardera que les nus de Susan Scott, le fessier de Nadia Cassini et les apparitions de Alvaro Vitali. Mieux vaut faire un petit tour dans le passé et se repasser une bonne "vieille" Toubib, Infirmière ou Lycéenne pour s'assurer d'une vraie bonne soirée.