Le tragique destin d'un coeur de pirate: Douglas Hare
Il es bien peu probable que son nom vous évoque quelques souvenirs. Peut être que son visage fin, sa taille élancée, svelte, réveilleront quelques souvenirs aux plus assidus notamment ceux qui se souviennent de son rôle dans Représailles SS et surtout Rivages sanglants. Malgré son désir d"être comédien, sa passion pour le cinéma il n'eut pas l'occasion de voir son nom briller en haut de l'affiche et dut simplement se contenter de simples figurations durant sa trop courte carrière tragiquement brisée par le destin. Remémorons nous aujourd'hui ce nouveau visage d'un jour visage de toujours, trop tôt disparu, celui de Douglas Hare.
Né le 27 novembre 1948 à Trieste Douglas est le fils d'un lieutenant colonel de l'armée anglaise et de l'actrice lituanienne Ursula Danera, frère de l'actrice Tery Hare vue dans l'étrange La limite du péché. Passionné d'art dramatique le jeune Douglas a très vite voulu suivre les traces de sa mère. Il s'inscrit au célèbre Studio Fersen de Rome afin d'y prendre des cours puis s'installe un temps à Los Angeles pour se perfectionner avant de suivre les cours de l'acteur-scénariste Elli Rill à Toronto. Il quitte le Canada pour New-York et devient un des élèves de Lee Strasberg. Après ces années d'études Douglas entame enfin sa carrière d'acteur dés 1969 à tout juste 21 ans avec l'approbation de Richard Burton devenu entre temps un de ses proches.
Douglas apparait pour la première fois à l'écran dans Viva Max de Jerry Paris, une brillante comédie en forme d'hymne nationaliste interprétée joyeusement par Peter Ustinov, Jonathan Winters et Harry Morgan. Douglas n'y a malheureusement qu'un rôle bref tout comme dans Non ho tempo de Ansano Giannarelli, film d'auteur en noir et blanc qui retrace la vie mouvementée du mathématicien Evariste Galois. En fait la courte carrière de Douglas se composera pour l'essentiel de brèves apparitions souvent non créditées qui font rapidement de lui une simple figure générique. En 1973 il est au générique de Représailles SS de George Pan Cosmatos dans lequel il interprète le jeune officier allemand récalcitrant
que Richard Burton choisit pour expliquer à ses hommes comment seront exécutés les victimes choisies., un rôle difficile que Douglas interprète avec justesse et beaucoup de sensibilité. L'année suivante il est à l'affiche de deux films. On le repère rapidement dans une coproduction franco-italienne signée Claude Chabrol Nada. Aux cotés de Fabio Testi, Michel Duchaussoy et Lou Castel il interprète John, le journaliste à l'accent anglais qui interviewe Michel Aumont en toute fin de film. C'est Ugo Liberatore qui finalement lui offre son premier véritable rôle, du moins le plus consistant, celui pour lequel les amateurs de cinéma Bis transalpin se souviennent de lui, puisque après Nada il est Smith, le pasteur Smith, un des neuf mutins du Bounty dans Rivages sanglants la séquelle imaginée par le cinéaste au
fameux Révoltés du Bounty. Bien ironiquement ce sera son ultime film pour le grand écran. Douglas lui préférera le théâtre, une activité qu'il poursuivait régulièrement parallèlement à sa carrière d'acteur. Le destin va malheureusement s'abattre sur lui en 1978. Le 24 janvier de cette année il trouve en effet la mort à Londres dans un accident. Douglas venait d'avoir 29 ans. Il repose à Honolulu là où est également enterrée sa mère.
Son rêve était d'être d'acteur. Malgré quelques prestations auprès de noms prestigieux Douglas n'est pas parvenu à se faire sa place au soleil et dut se contenter de courtes apparitions réduisant son talent à de la simple figuration jusqu'au moment où Ugo Liberatore lui entrouvrit les portes de la reconnaissance en lui offrant enfin un véritable rôle. Malheureusement la vie coupa court à cet élan. Douglas ne put jamais vraiment prouver quel bon acteur il était. Dans nos mémoires bissophiles il restera à jamais Smith le mutin, un des neuf compagnons de Hiram Keller dans Rivages sanglants.