Ines de Villalonga 1870
Autres titres: La novice / Ines de Villalonga: La novice / Ines de Villalonga: la novizia / I peccati di una monaca
Real: Jaime Jesus Balcazar
Année: 1979
Origine: Espagne
Genre: Nunsploitation
Durée: 83mn
Acteurs: Monica Zanchi, Maria Bey, Antonio Marono, Daniel Martin, Gloria Marti, Marta Angelat, Mireia Ros, Antonio Molino Rojo, Asuncion Vitoria, Carmen Liano, Victor Vilanova...
Résumé: La jeune et belle Ines entre au couvent et s'apprête à prononcer ses voeux. Elle fait alors la connaissance d'un bel officier espagnol venu rendre visite à sa soeur. Elle en tombe éperdument amoureuse. Lorsque Jacobo est blessé, elle le recueille au couvent et le soigne avec grande tendresse ce qui n'est pas sans faire quelques jalouses parmi les jeunes nonnes. Recherché pour désertion, jacobo doit fuir le couvent lorsqu'un détachement de soldats investit les lieux. Il revient bientôt chercher Ines qui par amour est prête à renoncer à Dieu. Tous deux s'enfuient mais Jacobo est retrouvé puis fusillé. Ines ne lui survivra pas...
Essentiellement connu pour ses westerns, le scénariste-metteur en scène espagnol Jaime Jesus Balcazar réalisa en 1979 ce petit nunsploitation fort tardivement sorti en France, il fut discrètement distribué six ans après sa réalisation, ce qui n'est guère surprenant vu l'insipidité de cette pellicule d'un autre temps.
Issue d'une noble famille d'Espagne, les Villalonga, la belle Ines fait son entrée au couvent où elle s'apprête à prononcer ses voeux. C'est alors qu'elle tombe amoureuse d'un bel officier, le capitaine Jacobo Valls, venu rendre visite à sa soeur Jacinta, une jeune novice.
Leur amour est compliqué mais le destin va les réunir. Jacobo, blessé, se réfugie au couvent. Ines va le soigner avec tendresse et passion ce qui n'est pas sans provoquer quelques émois chez les religieuses surtout chez Jacinta, folle de jalousie, puisque amoureuse de Ines. Jacobo est renvoyé avant d'être totalement guéri. Désespéré, Ines se dit prête à renoncer à ses voeux par amour pour lui. Lorsque Jacobo se présente à la porte du couvent il lui demande de partir avec lui. La jeune fille n'hésite pas une seule seconde, elle part avec lui. Leur amour sera malheureusement de courte durée. Elle ignore en effet que Jacobo a déserté. Il est recherché par l'armée espagnole. Retrouvé il est fusillé. Ines, morte
de chagrin, ne survivra pas à la perte de son grand amour.
Ceux qui attendaient de Ines de Villalonga 1870 un nunsploitation puissant, une oeuvre érotico-hérétique comme le genre nous en a si souvent offert risquent cette fois d'être particulièrement déçus. Le film de Balcazar est en fait une bluette sans saveur, une histoire d'amour contrariée entre une novice et un officier, une romance d'un autre âge digne de la Bibliothèque rose. C'est pour dire que Ines de Villalonga est loin d'être une oeuvre coriace encore moins salace. Ce n'est pas la banalité de l'histoire qui est ici dérangeant, ni même cette love story impossible pour jeunes filles en fleur mais l'insipidité de l'ensemble. D'un tel
film on était en droit d'attendre un minimum d'érotisme, une poignée de scènes croustillantes et immorales sur fond de couvent et de détresse amoureuse. Cet amour interdit d'une jeune religieuse ressemble malheureusement à un beau roman-photo, un feuilleton à l'eau de rose exempt de toute scène d'action noyé dans un flot de musique sirupeuse. C'est pour dire qu'on s'ennuie ferme tout au long du métrage dont une bonne partie est narrée en voix off ce qui n'est pas réellement fait pour aider le pauvre spectateur à sortir de la douce léthargie dans laquelle il plonge lentement, guère plus tonifié par une mise en scène anémique. Balcazar délivre un film sirupeux, aussi inoffensif qu'un nouveau-né, qui
par instant fait penser aux oeuvres de David Hamilton. Truffé de flous artistiques, le film multiplie les plans chichiteux de virginales jeunes filles toutes de blanc vêtues qui s'aiment discrètement, échangent quelques doux baisers, se caressent avec tendresse dans de verdoyants jardins. Balcazar tente vainement d'insuffler une once de perversité au film mais demeure si sage que les quelques efforts tombent très vite à l'eau. Les érotomanes devront se contenter de quelques rapides plans de poitrines dénudées, quelques robes retroussées et autres visions furtives de petites culottes blanches aux pieds de bosquets de roses rouges. Voilà qui est léger trop léger à l'image même des ébats de Ines et Jacobo relégués
en toute fin de bande, soit deux minutes où les deux corps nus s'enlacent dans une prairie. Quelques trop gentilles scènes de mortification et de flagellation de nonnes en plein tourment et la masturbation frénétique de Jacinta en pleine transe nous rappellent que nous sommes censés être dans un nunsploitation dont l'unique séquence un brin morbide, le viol gratuit d'une novice par un soldat aux fesses poilues, est très vite avortée. O rage O désespoir!
Restent au crédit de Ines de Villalonga une très belle photographie due à Fernando Cobo, un des meilleurs directeurs de la photo espagnole, de magnifiques décors et une affiche plutôt intéressante, en tête Monica Zanchi dans le rôle de Ines. Si Monica qui avait déjà interprété
une novice dans Suor Emanuelle nous avait habitué à plus d'audace elle est ici bien sage, trop sage. On se contentera donc d'apprécier sa beauté virginale aux cotés de Maria Rey, starlette ibérique spécialisée dans l'érotisme qui dans la vie était réellement lesbienne nous apprend Monica puisque l'actrice était amoureuse d'elle et fit tout son possible pour coucher avec elle durant le tournage. Le brun et christique Antonio Marono, figure éphémère de la comédie érotique espagnole (Messaline et Agrippine, Où sont les hommes, Carino mio que me has hecho?) interprète Jacobo, bellâtre dont il sera difficile de résister au charme latino.
Le film de Jaime Jesus Balcazar qui avant d'être cinéaste fut prêtre aussi frustrant soit il reste un tout petit nunsploitation à réserver essentiellement aux endurcis du genre, aux purs collectionneurs et aux amateurs de jolis romans-photos en costumes tout enrubannés de flous artistiques... Ines de Villalonga ou Angélique marquise des anges chez les nonnes.