Labbra vogliose
Autres titres: Desirous lips / Labios ardientes
Real: Joe D'Amato
Année: 1981
Origine: Italie
Genre: X
Durée: 80mn
Acteurs: Laura Levi, Françoise perrot, Roland Carey, Guia Lauri Filzi, Mark Shanon, Paolo Gramignano, Sonia Bennett, Carmine Zarrillo, Pauline Teutscher...
Résumé: Julie est pensionnaire dans un collège. la jeune fille semble souffrir de graves carences affectives. La directrice la renvoie chez sa soeur. Julie va non seulement coucher avec l'assistante du petit ami de sa soeur avant de l'accuser de l'avoir violé mais elle va également coucher avec tous les hommes qui franchissent la porte. Plus le temps passe, plus Julie semble sombrer dans la folie jusqu'au drame final...
Labbra vogliose fait partie de la très longue série de films hardcore que Joe D'Amato allait tourner dés les début des années 80 avec pour principaux comédiens toute l'équipe rassemblant les stars du genre d'alors. Ce nouveau film à ne pas confondre avec Labbra bagnate / Lèvres humides toujours de D'Amato tente à confirmer que le fameux réalisateur aime agrémenter ses scénarii de cette touche macabre qui fit sa réputation tant au niveau de l'érotisme que de l'horreur elle même.
Cette fois le personnage central du film est une jeune fille, une étudiante nommée Julie, qui nous dit-on souffre de profondes carences affectives. Petite protégée de sa professeur, celle ci la renvoie chez elle ou plutôt chez sa soeur afin qu'elle y suive une thérapie. Au fil des jours, on s'aperçoit non seulement que Julie est non seulement en manque d'affection mais elle est aussi perfide, kleptomane, nymphomane et surtout totalement folle. Bien entendu, tout cela reste au niveau de la simple ébauche. Aucune de ses différentes pathologie n'est approfondie, elles ne sont qu'une excuse pour enchainer les séquences pornographiques et expliquer pourquoi Julie met dans son lit tous les hommes qui ont la chance de franchir le seuil de la villa de sa soeur. La jeune fille se fait donc enfiler comme d'autres enfilent des perles après avoir bien entendu séduit le petit ami de sa soeur et son assistante qu'elle accusera ensuite de l'avoir violée afin qu'elle soit renvoyée. C'est à partir de cet instant qu'on réalise la fragilité mentale de Julie.
C'est lors de la dernière partie du film qu'on reconnaitra et la patte du cinéaste et celle de ce cinéma transalpin souvent étrange. Julie organise en effet une fête où tous les participants, en fait tous les hommes et femmes avec qui elle a fait l'amour, nus sous leur capes noires, portent un masque de carnaval surmonté d'une capuche. On croirait assister le temps d'un instant à une fête païenne décadente, on pense notamment au final de La locanda della maladolescenza, où chacun danse fébrilement avant que la fête ne se transforme en une jolie partouze déguisée avant que le film ne se conclut sur une inéluctable tragédie et son rebondissement final.
Si D'Amato saupoudre l'ensemble de quelques petites touches macabres, la découverte de l'horrible godemiché qui gît sur le lit de Julie il accumule les incohérences. Ainsi on ne saura jamais qui et pourquoi on a voulu effrayer Julie avec cet affreux pénis factice, un épisode qui ne cadre pas avec le reste de l'histoire, tout comme on aura du mal à expliquer le retour inattendu de l'assistante après son renvoi si ce n'est pour la simple raison de voir la toujours opulente Pauline Teutscher participer à l'orgie finale. Les ultimes images sont quant à elles assez frustrantes puisque le meurtre se fera hors champ. On ne saura donc jamais comment julie a pu s'emparer de l'arme, un acte qui semble bien peu évident vu les circonstances. On retiendra surtout le rire diabolique de julie qui lentement glisse le long du mur après avoir irrémédiablement sombré dans la folie. C'est visiblement là que D'Amato voulait en venir.
Peu importe les trous d'un scénario embryon, il n'est là que pour illustrer les différentes scènes hardcore et accessoirement donner à l'ensemble un ton plutôt macabre. Labbra vogliose en ce sens est un très bon X qui devrait ravir les amateurs du genre. Les scènes pornographiques plutôt belles et joliment filmées sont jouées avec coeur et entrain par les spécialistes d'alors. Ainsi on retrouvera avec bonheur la française Françoise Perrot dans le rôle de julie, le physique toujours aussi ingrat mais totalement déchainée, aux cotés de Laura Levi, Pauline Teutscher trop peu présente, Sonia Bennett toujours aussi vulgaire, les incontournables Mark Shanon et Paolo Gramignano, sans oublier le jeune Carmine Zarrillo et le vétéran Roland Carey. La diva Guia Lauri Filzi, uniquement présente lors de l'ouverture du film, nous gratifie quant à elle d'une étonnante séance de femme fontaine!
Joliment photographié, interprété avec coeur, bénéficiant d'une superbe partition musicale qui alterne disco endiablé et musique sirupeuse, Labbra vogliose est un hardcore fort plaisant, par instant drôle, qui alterne avec bonheur scènes saphiques et scènes hétérosexuelles, le tout arrosé d'un léger nuage de névrose toujours aussi délectable.