El ataque de los muertos sin ojos
Autres titres: Le retour des morts vivants / Return of the blind dead / The return of the evil dead
Real: Amando De Ossorio
Année: 1973
Origine: Espagne
Genre: Horreur
Durée: 97mn
Acteurs: Tony Kendall, Fernando Sancho, Esperanza Roy, Frank Brana, Loreta Lavar, Ramon Lelo, Lone Fleming, Maria Nuria, José Canalejas, José Thelman, Luis Barboo, Juan Cazalilla, Francisco Sanz...
Résumé: Au Moyen-Age, les Templiers terrorisent un petit village et déclenchent la colère des habitants. Ceux ci les tuent en leur brûlant les yeux. Cinq cents ans plus tard, cette même bourgade organise une fête afin de commémorer cet événement historique. Malheureusement pour les villageois la cérémonie a pour effet de faire sortir de leurs tombes les templiers maudits qui n'ont qu'une idée en tête: se venger. Un petit groupe de survivants se réfugient fans une église, vite assaillie par les morts-vivants...
Suite au succès remporté par La révolte des morts vivants, Amando De Ossorio mit sur pied l'année suivante cette séquelle en se contentant simplement de reprendre les éléments qui avaient fait tout le charme du premier volet. On ne change pas une recette qui gagne c'est bien connu. Malheureusement cette fois, on sent le réalisateur beaucoup moins inspiré, en manque d'imagination. Si une fois de plus il plante sa caméra dans les splendides décors naturels d'un petit village du Portugal, ses ruines médiévales et son église, un des charmes de cette suite, il faut avouer que cela ne suffira pas à sortir le film d'une routine ronflante encore moins à relever le niveau d'une histoire bien peu originale qui s'essouffle très vite.
Le retour des morts vivants s'ouvre sur l'habituelle séquence de torture non pas d'une jeune suppliciée comme ce fut le cas pour La révolte des morts vivants mais des templiers eux mêmes, victimes de la colère des villageois qu'ils ont terrorisé depuis trop longtemps. Ils seront châtiés et auront les yeux brûlés. Avant de mourir, les chevaliers maudiront la bourgade. Tel est le point de départ de ce deuxième chapitre. La suite est des plus banale. Cinq cent ans plus tard, le village commémore l'événement mais la fête va être troublée par l'arrivée des templiers squelettes surgis de leur tombe pour assouvir leur terrible vengeance. Le principal défaut du film est sa lenteur. On sent De Ossorio peu investi. Très vite, Le retour des morts vivants s'enlise dans les interminables préparatifs de la fête locale, se noie dans d'aussi interminables dialogues souvent creux et involontairement drôles tandis que les différents protagonistes réduits cette fois à de simples silhouettes s'évertuent en vain à se rendre intéressants.
Il faut alors se rendre à l'évidence, seule la présence des désormais fameux templiers maudits donne au film son seul et unique intérêt. Toujours aussi impressionnants, toujours aussi fascinants, les voir surgir de leur tombe millénaire, errer au milieu du village et des ruines, chevaucher leur destrier lors de splendides et toujours aussi envoutants ralentis au son de chants grégoriens sont toujours des moments de pleine extase même si par souci d'économie, De Ossorio reprend des plans complets du premier volet et utilise un peu moins la musique toujours aussi sublime de Anton Garcia Abril.
Puisque en général une suite se doit d'être plus impressionnante que l'oeuvre originelle, Le retour des morts vivants va donc jouer la carte de la surenchère non pas dans les effets sanglants toujours aussi peu nombreux mais dans le nombre potentiel de victimes jouées par une brochette de comédiens peu convaincants et souvent approximatifs. Ce qui dans le film précédent n'était guère gênant le devient ici. Après s'en être pris à un petit groupe de héros dans La révolte des morts vivants, c'est à un village entier que les templiers maudits vont s'attaquer ce qui va semer une jolie pagaille donnant lieu à un véritable massacre avant tout bonnement d'enfermer quelques rescapés dans une église vite assaillie par les squelettes poussiéreux. Ce n'est là que le schéma traditionnel du film de zombis, celui mis en place par Romero quelques années auparavant.
On regrettera le final trop abrupt et simpliste qui donne l'étrange impression que le cinéaste est à court d'idée et cherche en vain comment se débarrasser de ses apocalyptiques créatures. L'aube approchant, les templiers s'effondrent au beau milieu des ruines frappés par les premiers rayons de lumière du jour face aux survivants exténués après une nuit de lutte sans merci. On est loin de la conclusion particulièrement pessimiste de La révolte des morts vivants.
Comme pour le premier chapitre, De Ossorio agrémente son métrage de quelques touches d'érotisme souvent gratuit dont un viol, acte récurrent à quasiment tous les volets de la série, et une ombre de saphisme. Les effets sanglants assez nombreux au demeurant restent cependant assez réduits. On a ainsi droit à quelques amputations, décapitations et autres poitrines sauvagement tailladées, acte habituel dans la série aura t-on remarqué. Si dans le premier volet, De Ossorio lors d'un élan aussi cruel qu'audacieux faisait d'une petite fille le témoin sanglant d'un carnage, cette fois, il se sert d'une enfant comme odieux appât.
Moins efficace au niveau de l'atmosphère, beaucoup plus lent et dépouillé, Le retour des morts vivants ne parvient pas à égaler son prédécesseur. Seules les apparitions des templiers spectraux toujours aussi spectaculaire et onirique font effet et donnent à l'ensemble son regain d'intérêt.
Amando De Ossorio récidivera l'année suivante avec ce qui reste le plus mauvais film de la série, l'inénarrable et soporifique Le monde des morts vivants, avant de brillamment conclure la tétralogie avec La chevauchée des morts vivants.