Finalmente le mille e una notti
Autres titres: Les 1001 nuits érotiques / 1001 nights of plesaure / House of 1000 pleasures
Real: Antonio Margheriti
Année: 1972
Origine: Italie
Genre: Erotique
Durée: 90mn
Acteurs: Barbara Bouchet, Femi Benussi, Gino Milli, Pupo De Luca, Vassili Karis, Gigi Ballista, Annie Carol Edel, Barbara Marzano, Esmeralda Barros, Alberto Atenari, Gastone Pescucci, Remo Capitani, Barbara Betti, Elizabeth Felchner...
Résumé: Le sultan Al Mamaund est soudainement frappé d'impuissance et ne peut plus honorer sa charmante épouse. Afin qu'il recouvre ses facultés sexuelles, ses dignitaires invitent au palais trois conteurs qui devront narrer au sultan des récits puissamment érotiques dont le point commun sera le plaisir sexuel. La première histoire est celle de Abuisé qui se vante de pouvoir reconnaitre l'identité d'une femme rien qu'en lui faisant l'amour. La seconde narre les aventures du jeune Aladdin amoureux de Mariam. Le Génie de la lampe lui offre un tapis volant afin qu'il puisse lui faire l'amour loin de son mari.La dernière histoire est celle de Ragi qui pour se marier à la princesse Aziza doit l'honorer treize fois de suite durant une seule nuit...
Seule et unique incursion de Antonio Margheriti dans le registre du film érotique, Les 1001 nuits érotiques est également un des rares films qui tenta de s'infiltrer dans le filon ouvert par Les 1001 nuits de Pier Paolo Pasolini à une époque où les décamerotiques nés du succès du Décameron et des Contes de Canterbury étaient particulièrement d'actualité.
Le vicieux sultan Al Mamund se retrouve soudainement impuissant et ne peut donc plus honorer son épouse. Ses dignitaires lui proposent alors de faire venir au palais des conteurs qui devront lui narrer des histoires érotiques afin qu'il recouvre sa virilité. Sur ce propos fort simple, Margheriti concocte alors une sorte de sexy comédie en costumes divisée en trois segments pour une fois tous égaux qui reprennent certains des personnages des Contes des 1001 nuits dont Aladdin et le Bon Génie en les faisant évoluer dans des décors somptueux. Car ce qui frappe au premier abord c'est la beauté de ces derniers, leur faste, leur éclat qui tranche de façon étonnante avec la pauvreté des décamérotiques usuels. Margheriti a ici bénéficié de moyens importants avec lesquels il est parvenu à réaliser un film aux décors orientaux quasi hollywoodiens sans oublier les costumes chatoyants qu'endossent les divers personnages, seuls et véritables atouts de cette adaptation aussi érotique qu'humoristique des célèbres contes.
Il faut reconnaitre en effet que Les 1001 nuits érotiques ne brille guère par l'éclat des récits et l'originalité de la mise en scène des plus classiques. Margheriti se contente de faire se suivre trois histoires qui n'ont entre elles aucun lien et dont le principal défaut est d'avoir voulu jouer sur le coté cinéma populaire trivial au détriment même de la magie indissociable à ce type de contes féeriques. Les 1001 nuits érotiques n'est finalement qu'une simple sexy comédie aux limites de la parodie au ton souvent poussif et à l'humour aussi répétitif que peu efficace. S'ils manquent de finesse, les gags et divers retournements de situation sont tout autant prévisibles et la plupart téléphonés.
Les dialogues souvent décalés sont d'une effarante niaiserie, renforcée par une version française franchement ridicule qui le plus clair du temps pourrait faire passer ces contes pour une simple histoire de Bidasses et autres Toubib de la grande époque. Si certains pourront s'en amuser la majeure partie des spectateurs risque de revenir dépités par tant de bêtise malgré quelques trouvailles plutôt amusantes et toujours aussi anachroniques tel le bruit de moteur de fait le tapis volant d'Aladdin ou la présence d'un héros tout droit sorti d'un spaghetti western dans l'ultime sketch. Il est donc fort regrettable qu'un décor aussi majestueux et féerique, un budget aussi confortable et la présence d'acteurs de grande classe n'est en définitive servi qu'un film qui ne dépasse jamais le niveau d'une simple comédie érotique de seconde zone.
Quant à l'érotisme en lui même, l'amateur risque d'être là encore quelque peu frustré tant il demeure timide. Il se résume en fait à de multiples plans de seins nus mais tout nombreux soient ils, cela risque de décevoir bon nombre d'érotomanes qui étaient en droit d'attendre plus d'audace d'un film qui d'une part traite du plaisir sexuel et qui d'autre part qualifie ces 1001 nuits d'érotiques! Signalons que lors de sa sortie française, le film fut notamment agrémenté d'inserts X montrant quelques sexes en érection.
Si Margheriti ose quelques effets horrifiques, les décapitations des différents conteurs qui n'ont pu satisfaire le sultan, inutile de dire que ceux ci sont tous suggérés mais apportent un soupçon de délicieux frisson l'espace de quelques brèves secondes qui renvoie à ce cinéma Bis transalpin qui fit alors la fierté de son pays.
Des sketches on retiendra surtout celui d'Alladin non seulement pour la présence de la toujours sublime Barbara Bouchet mais son final inattendu où, victime d'une inversion de tapis, le jeune Aladdin se retrouve non pas en compagnie de cette dernière mais de son vieux mari. Afin que le tapis atterrisse le jeune homme devra se laisser sodomiser par le vieil homme! On retiendra également le dernier segment et son merveilleux décor, la chambre des miroirs où Ragi doit honorer treize fois de suite la belle princesse Aziza, un des trop rares moments où Les 1001 nuits érotiques parvient à distiller un semblant de souffle de féerie.
Outre Barbaret Bouchet, l'amateur aura le plaisir de retrouver toute une pléiade de stars peu avares de leurs charmes dont Femi Benussi, la brésilienne Esmeralda Barros, Annie Carol Edel et une des spécialistes des décamérotiques Barbara Marzano aux cotés de Gigi Ballista, Pupo De Luca, Alberto Atenari dont on admirera le torse, un tout jeune Gino Milli dans la peau d'Aladdin qui bien malheureusement malgré sa supposée nudité lorsqu'il est invisible se rematéralise en... pagne sans oublier les yeux bleus et le corps d'éphèbe parfait de Vassili Karis uniquement vêtu d'un slip tout au long du sketch.
Contrairement à l'évidente pauvreté des décamérotiques traditionnels, on retiendra surtout des 1001 nuits érotiques leur richesse esthétique, véritable atout de cette adaptation qui au final ne reste qu'un simple divertissement coquin.