Morbosamente vostra
Autres titres: Cora bourgeoise ou putain
Real: Andrea Bianchi
Année: 1985
Origine: Italie
Genre: X
Durée: 82mn
Acteurs: Karin Schubert, Bruno Romagnoli, Giancarlo Busmani, Herbert Hofer, Mary Botle, Marina Costa...
Résumé: Cora, jeune comtesse, souffre de frigidité et refuse l'acte sexuel au grand désespoir de son époux. Le sexe la répugne. Mais Cora souffre d'un dédoublement de la personnalité. Elle se transforme alors en véritable lionne obscène et perverse, libérant ainsi toutes ses pulsions les plus refoulées. Si elle consulte, son mari par contre ignore son état. Leur couple est en danger...
Prolifique artisan du cinéma de genre italien, Andrea Bianchi, tout au long de sa carrière, s'est le plus souvent fourvoyé dans un certain cinéma érotique assez peu élégant qui tout naturellement le conduisit dés les années 80 au hardcore.
Morbosamente vostra connu chez nous sous le titre très évocateur de Cora bourgeoise ou putain s'il appartient à cette période est avant tout un des premiers films à caractère pornographique que tourna Karin Schubert alors en pleine déchéance. C'est peut être là le seul intérêt de ce film si toutefois on peut trouver le moindre intérêt et surtout le moindre plaisir à voir la blonde teutonne désormais quadragénaire tomber si bas non pas par réel désir mais par nécessité vitale. A l'aube de la quarantaine, délaissée par le cinéma, Karin doit faire face à de nombreuses difficultés après un fracassant divorce. Seule, sans argent, elle doit également s'occuper de son fils toxico-dépendant. Après quelques photos osées, elle se tourne vers le hardcore, sa seule issue. Morbosamente vostra sera le premier d'une longue liste.
Si on excepte sa sinistre présence, il y a bien peu de choses à dire sur ce film qui se contente de reprendre le thème du dédoublement de personnalité à des fins pornographiques. Une riche et prude comtesse sexuellement coincée se transforme le soir en véritable panthère déchaînée afin de vivre ses fantasmes les plus refoulés mettant ainsi son couple en danger. Aussi blonde que son alter ego est brune, on sourira entre deux soupirs de consternation lorsque cette Sister Hyde lubrique tente d'imiter Linda Blair en vociférant toute une suite d'obscénités lors de ses ébats comme si elle était possédée par le Démon, le démon du vice bien entendu!
Le sujet n'est qu'un prétexte à se faire se succéder des séquences de sexe guère plus imaginatives que dans n'importe quel autre hardcore de cet acabit, souvent laides et vulgaires malgré un effort sur la mise en scène, les jeux de lumières et le décor. Morbosamente vostra rutile en effet de mille couleurs souvent agressives qui illuminent quelques décors illusoires qui reflètent surtout la pauvreté du budget.
Bianchi tente pourtant de donner une certaine classe à son film en utilisant au mieux les appartements de la comtesse et bien évidemment Karin qui portent pour l'occasion de superbes tenues et bijoux qu'elle ne tarde pas à enlever afin de mener sa double vie. Ainsi parée, Karin fait encore effet mais le charme retombe bien vite lorsqu'elle s'adonne à ses jeux sexuels, vulgaire et peu crédible, la silhouette gironde et la cuisse molle. On oubliera surtout le monstrueux final qu'a cru bon de filmer Bianchi afin d'illustrer la joie de Cora enfin guérie de son dédoublement de personnalité. On frémira en effet d'horreur en voyant surgir Karin des flots bleus de la mer, plus éléphantesque que jamais, dans un ralenti terrifiant qui rappelle encore plus que la malheureuse a depuis longtemps perdu son corps de naïade.Un tel mauvais goût frise ici l'irrespect.
Si on doit le scénario de cette friponnerie hardcore à Piero Regnoli qui jadis fut l'heureux scénariste des sexy comédies que tourna Gloria Guida, Morbosamente vostra est pourtant d'un ennui sidéral et sidérant. Demeure Karin encore regardable, bien morbide et triste atout de ce Morbosamente vostra qui vu sous cet angle porte bien son nom.