Killer crocodile
Autres titres:
Real: Fabrizio De Angelis
Année: 1989
Origine: Italie
Genre: Aventure / Horreur
Durée: 90mn
Acteurs: Anthony Crenna, Ennio Girolami, Sherrie Rose, Bill Whorman, Ann Douglas, Julian Hampton, Van Johnson, John Harper, Gray Jordan, Amilcar Martins, Franklin Dominguez, Nic Gavin, Dionicio Castro...
Résumé: Un groupe d'écologistes débarquent dans un coin reculé des tropiques afin d'enquêter sur des fûts radio-actifs qui ont été jeté dans le fleuve. Ce dernier abrite également un crocodile géant qui va mener la vie dure à nos scientifiques aventuriers peu aidés par les autochtones assez récalcitrants à leurs recherches...
A l'époque où le cinéma de bestiaire était en vogue sur les écrans, le crocodile eut son heure de gloire. Fabrizio De Angelis sous son habituel pseudonyme, Larry Ludman, réalisa un peu tardivement en 1989 Killer crocodile. Le cinéma de genre est alors moribond et ce style de film ne fait plus guère recette et ce n'est pas Killer crocodile qui changea l'ordre des choses.
Le moindre qu'on puisse dire c'est que De Angelis ne se préoccupe guère des détails ni de la logique du scénario. Ici, point de véritables repères géographiques, l'histoire peut se passer n'importe où, on imagine l'Amazonie ou toute autre contrée exotique? Ce que cherche avant tout De Angelis c'est de mettre son crocodile en vedette. Killer crocodile se transforme trés vite en une belle ballade exotique sur un paisible fleuve que De Angelis parvient à rendre parfois inquiètant. Par le biais d'une caméra subjective, de plans au ras de l'eau simulant le regard du caïman, il fouille les touffes de nénuphars, les abords de la forêt, le danger peut surgir de partout et la partition musicale copiée sur Jaws renforce l'aspect inquiètant de ces quelques séquences dont la moiteur serait presque perceptible.
Killer crocodile est une petite série typique d'un certain cinéma Bis qui lorgne parfois vers le Z et n'arrive jamais à se prendre au sérieux. Le comique est au rendez-vous, du chapeau frisbee au chasseur debout sur le caïman, le frappant de son harpon avant de couler à pic en passant par des dialogues souvent hilarants par leur ridicule.
Plus intéressant sont les quelques attaques du saurien. Certes, elles sont rares et ceux qui attendent de Killer crocodile une avalanche de scènes sanglantes seront déçus. Plutôt lent dans son déroulement, il est particulièrement avare en scènes d'horreur qui toutefois sauront satisfaire l'amateur. Notre saurien est plutôt crédible, on est loin du caïman latex / maquette de Alligator de Lewis Teague, et ses quelques attaques sont plutôt réussies. Il croque, coupe en deux ses victimes, les dévore, attaque un ponton où se tient une fillette, le fleuve se teinte de nappes de sang.
Quant au final il est plutôt explosif et vaut son pesant d'or! De Angelis semble se déchaîner et cette fin sombre dans l'absurde le plus total tant et si bien qu'elle en devient festive: du chapeau frisbee à l'hélice de moteur jetée dans la gueule du monstre, probable clin d'oeil à Zombi Holocaust! De Angelis filme avec une certaine insistance les palles déchirer la gueule du caïman, le sang gicle avant que le monstre n'explose comme une bombe et prenne feu!
Killer crocodile est une pure distraction qui fleure bon la série Z parfois sans jamais toutefois sombrer dans le grotesque. Le film sans prétention aucune remplit sa mission, celle d'amuser et faire rire. Reste au spectateur à imaginer ce que le film aurait pu donner s'il était arrivé dix ans plus tôt au bon temps où sexe et violence se conjuguaient à l'unisson!
En tête de distribution on retrouvera Ennio Girolami caché sous le pseudonyme de Thomas Moore et Anthony Crenna en aventurier mal rasé.
La fin ouverte laissait prévoir une suite, Killer crocodile 2, moins attrayante cette fois, que Gianetto De Rossi tourna l'année suivante avec la même équipe.