Erotic family
Autres titres: La veuve infidèle / Las verdes vacaciones de una familia bien
Réal: Mario Siciliano
Année: 1981
Origine: Italie / Espagne
Genre: Erotique
Durée: 106mn
Acteurs: Karin Well, George Ardisson, Raquel Evans, Barbara Ben, Pep Corominas, Berta Cabre, Eva Lyberten, Jennifer James, Antonio Campa, Alfonso Real, Ventura Oller, Bernard Seray, Alessandra Vazzoler, Danila Trebbi, Cesar Sanchez...
Résumé: Le jour de son mariage la séduisante Carla réalise qu'elle n'aime pas son futur époux. Elle se sauve de l'église et trouve refuge chez oncle en Espagne. Elle découvre vite que les membres de sa famille, grand-père compris, sont tous de beaux débauchés aux moeurs très libres. Carla devient vite le centre des fantasmes de chacun, y compris du chien...
Après quelques westerns spaghettis signés à la fin des années 60 et un étrange film de science-fiction, Malocchio, Mario Siciliano s'est dés le milieu des années 70 orienté vers l'érotisme en signant une poignée de sexy comédies avant de définitivement plonger à l'aube de la décennie suivante dans l'industrie pornographique. Entre 1981 et 1983 Siciliano s'est ainsi érigé comme l'une des têtes de pont du hardcore italien de la première heure. Coproduit avec l'Espagne La veuve infidèle, de son véritable titre Las verdes vacaciones de una familia bien, marque ainsi la transition entre les comédies érotiques du réalisateur et
son arrivée dans le X puisque cette petite bande salace est en fait une sexy comédie qui très souvent flirte avec la pornographie soft, avec notamment une fellation et une pénétration toutes deux non simulées qui donnèrent au film une partie de sa réputation.
Carla, une jeune et très séduisante jeune femme sicilienne est sur le point de se marier. Devant l'autel elle hésite. Elle se rend finalement compte qu'elle n'aime pas vraiment son futur époux. Elle quitte l'église précipitamment et fuit à bord de sa voiture. Elle trouve refuge dans la magnifique demeure campagnarde de son cher oncle Mario en Espagne. Carla va être témoin des moeurs très libres de sa famille, un aspect qu'elle ne soupçonnait pas, mais
également des déviances sexuelles de chacun des membres de la famille. Son cousin Giorgio est homosexuel et a un penchant pour le travestisme, Anna sa cousine est toxico-dépendante accro aux joints, son oncle trompe Ruth sa pulpeuse épouse, une adepte du voyeurisme qui entretient une liaison avec Salvador son amant, Rosina la bonne est accompagnée mais a des vues sur tous les hommes de la maison, le grand-père passe son temps à visionner des films porno. Gérontophilie et orgies sont aussi de mise chez l'oncle Mario. Pendant ce temps le pauvre chien de la famille se sent bien seul et cherche désespérément un peu d'affection. L'arrivée de Carla va échauffer les esprits puisque chacun
rêve en secret de coucher avec, y compris son oncle. Cela ne restera qu'un fantasme puisque Carla quittera la maison familiale avant qu'ils n'aient pu la débaucher. Mais elle ne partira pas seule. Le chien la suivra!
La trame est celle d'une sexy comédie traditionnelle à la différence près que cette fois Siciliano passe le cap du simple érotisme pour une comédie égrillarde bien plus graveleuse et osée à la limite par instant de la pornographie douce. Entièrement tourné en Espagne, à Madrid, le long de la Costa Brava, durant l'été 1979 cette coquinerie burlesque est en fait composée de quatre segments. Chacun d'eux met en scène un membre de cette famille
bourgeoise joyeusement (et forcément) dépravée, les sketches étant relié par le pauvre chien en mal de câlins, un teckel, qui observe avec curiosité les infidélités de ses débauchés de maitres. Le film se conclura par la projection des fantasmes de chacun qui tour à tour s'imagine faire l'amour à Carla. C'est donc à une suite de saynètes érotiques à laquelle on assiste, parfois un peu confuses vu qu'on passe souvent du rêve à la réalité, une confusion qui provient également du fait que Siciliano a tourné quatre séquences porno spécialement pour ce film qu'il réutilisera plus tard pour notamment L'amica di Sonia. Le grand-père les visionne sur sa télévision tranquillement installé dans son canapé via des cassettes vidéos.
Sont ainsi présents à travers ces (longs) extraits quelques unes des stars du X transalpins telle la papesse Guia Lauri Filzi, Laura Levi, Giuseppe Curia, Mara Bronzoni et Erminio Bianchi Fasani, tous en plein exploit charnel. Mais qu'importe cette confusion, l'important est qu'on s'amuse. La veuve infidèle (même s'il n'y a aucune veuve) est une amusante comédie, menée avec un certain entrain, distrayante, qui bien souvent parvient à faire sourire, voire rire, le tout accompagné d'une partition musicale ludique signée Stelvio Cipriani même siNico Fidenco est lui aussi crédité. L'interprétation est particulièrement vivante et regroupe une bande de comédiens enthousiastes qui eux aussi semblent bien se divertir à l'image du
pauvre toutou, personnage à part entière du film. Simplement craquant! Et si l'ombre de la zoophilie plane 100 minutes durant, faisant espérer au spectateur une scène interdite, elle ne viendra pourtant jamais mais... l'imaginer, la ressentir est tout aussi excitant. Reste la morale du film: la compagnie d'un chien est peut être bien plus agréable que celle de tous ces assoiffé(e)s de sexe même si c'est la famille. On débattra sur la question!
A l'affiche on retrouve la blonde Karin Well, actrice fétiche de Sergio Bergonzelli, star de l'érotisme transalpin, dans le rôle de l'affriolante Carla et Raquel Evans, une des reines de l'érotisme ibérique, est Ruth la tante. Autour de ces deux monuments du film érotique
gravitent la désinhibée Eva Lyberten, starlette espagnole trop tôt disparue vue dans bon nombre de coquineries salaces, la gironde Alessandra Vazzoler et la poitrinaire et décolorée Barbara Ben. Le blond et très efféminé Bernard Seray, vu entre autres dans La diablesse / Sensitiva, Virus cannibale, Le miel du diable et quelques bandes d'exploitation ibériques, est Giorgio le frère travesti, le ténébreux Cesar Sanchez est son violeur. Mais la grosse curiosité provient de la présence au générique de George Ardisson (l'oncle), figure mythique du cinéma Bis italien. Comment Ardisson a t-il pu se commettre dans un tel film? Pour comprendre il suffit de se reporter à l'interview qu'il donna en Italie en 1998. C'est tout
simplement par pure amitié pour Siciliano qu'il accepta de tourner deux films "osés", celui ci et Una vergine in famiglia en sachant très bien les risques qu'il prenait en s'exhibant dans de telles oeuvres. Cela pouvait ruiner sa carrière et sa réputation puisqu'une doublure tournait à sa place les scènes de nu trop pimentées et celles de sexe. On pouvait facilement croire qu'il s'agissait de lui et ainsi dire qu'il avait fait du porno. Ardisson mettait bien l'accent sur le fait qu'il n'avait pas tourné ces scènes X et n'avait rien à se reprocher. Du mythique acteur on ne retiendra donc que quelques plans de lui en slip blanc (généreusement garni avouons le), une jolie vue sur son postérieur d'ancien athlète, une extraordinaire scène sur un lit entouré
de deux danseuses du ventre, toujours en slip, dans une position particulièrement éloquente et aguicheuse, entrain de glisser un billet entre les fesses des deux fatmas et surtout une scène de triolisme particulièrement bouillante et explicite qui laisse songeur.
Si les quatre petits films pornos que regarde papy via son écran ont été réalisées avec le concours de cinq stars du hardcore italien la seule et unique vraie séquence X du film a été étrangement tournée par deux acteurs qui jusque là n'avaient jamais donné dans la pornographie, la brune Danila Trebbi, starlette éphémère vue dans une petite poignée de
comédies (Le trou aux folles, Vado a vivere da solo, Il diavolo e l'acquasanta) et surtout le jeune et si ravissant espagnol dont c'était quasiment la première apparition à l'écran, Pep Corominas, tout juste 18 ans, future égérie gay, qui par la suite sera remarqué chez Eloy de la Iglesia (Navajeros) avant qu'il n'entame une carrière alternant films d'exploitation (il est Adam dans une version érotique ibérique d'Adam et Eve Perversion en el paraiso, En busca nel polvo perdido, Porno: situacion limite...) et oeuvres plus ambitieuses érotiques ou non (Les vies de loulou, Sahara, Mi amigo el vagabundo...) dans des rôles où souvent il joue de sa bisexualité.
Les scènes de sexe, très nombreuses, plutôt bien réalisées, et l'érotisme ne décevront pas.
Outre les quatre saynètes X cette "famille érotique" nous réserve son lot de masturbations, d'ébats à deux ou à trois, avec ou sans joint, de jeux coquins avec une banane et même une queue... de billard, de strip-teases sans oublier une sodomie masculine, beaucoup de voyeurisme, un zeste de travestisme et une multitude de plans de nu tant dorsaux que frontaux. Un fort joli menu pour exciter nos sens.
De ce film qui connut un franc succès au cinéma tant en Italie qu'en Espagne il existe pas mal de versions, une italienne, une espagnole et une anglaise "totally uncut" éditée pour le marché suédois avec sous titre suédois incrustés. On trouve deux versions italiennes, une
soft d'où ont été éliminées toutes les séquences porno dont celles entre Pep Corominas et Danila Trebbi mais a été rajoutée une scène de raccordement avec Daniela et Karin Well absente des autres versions. Certaines séquences hardcore varient quelque peu également selon les versions visionnées. Il existe aussi deux versions espagnoles, une soft, vraiment très soft (encore plus édulcorée que l'italienne) et une hard, la plus complète. Une version française est également sortie jadis en vidéo sous le titre La veuve infidèle. Elle correspond à la version distribuée dans nos salles dans les circuits X. Signalons que la version la plus complète a une durée d'environ 106 minutes. A bon entendeur! Baisons en famille!