Napoli si ribella
Autres titres: Calibre magnum pour l'inspecteur / Un calibre pour l'inspecteur Magnum / A man called Magnum / Naples rebels
Real: Michele Massimo Tarantini
Année: 1977
Origine: Italie
Genre: Polizesco
Durée: 92mn
Acteurs: Luc Merenda, Enzo Cannavale, Claudio Gora, Adolfo Lastretti, Ferdinando Murolo, Marianne Comtell, Mattia Machiavelli, Sonia Viviani, Claudio Nicastro, Enrico Maisto, Tommaso Palladino, Nello Pazzafini, Francesca Guadagno, Adriana Facchetti, Salvatore Billa, Franco Marino, Gianni Diana...
Résumé: L'inspecteur milanais Mauri fraichement débarqué à Naples flanqué de son acolyte le sergent Capece enquêtent sur un hold-up. Les pistes les mènent contre attente au réseau mafieux d'un parrain de la Camorra, Don Domenico Laurenti dont la cargaison de drogue vient de lui être volée. Laurenti met tout en oeuvre pour découvrir qui de ses hommes a pu le trahir. Mauri et Capece vont les dresser les uns contre les autres pour démanteler le réseau...
Deuxième incursion dans le polizesco pour Michele Massimo Tarantini après un intéressant mais surtout original La violence appelle la violence / Poliziotti violenti Napoli si ribella se rapproche cette fois du traditionnel polar mafieux napolitain malheureusement sans grande envergure ici.
L'inspecteur milanais Dario Mauri est muté à Naples pour enquêter sur un braquage de banque. Il est assisté du sergent Capece, un gentil trublion aussi futé que bourré d'humour. Ils découvrent vite que derrière ce hold-up en apparence anodin se cache en fait un des
parrains de la mafia napolitaine le puissant Don Domenico Laurenzi à la tête d'un important trafic de drogue. Alors que ses hommes s'apprêtent à recevoir la marchandise la cargaison leur est volée. Des traitres sévissent en effet au sein des hommes de Laurenzi qui n'ont de cesse de vouloir le doubler. Lorenzi est bien décidé à récupérer la drogue et punir les coupables. Mauri et son acolyte vont utiliser chacun des sbires du parrain dont l'avocat véreux Cerullo et un héroïnomane nommé Le Sheik pour tenter de mettre fin à ses agissements. Eliminés un à un ne reste bientôt plus en lice que le plus dangereux d'entre eux, le redoutable Coeur de chien, un homme sans pitié qui porte bien son surnom.
Ecrit par Dardano Sacchetti Napoli si ribella risque d'en décevoir plus d'un. Ceux qui en effet s'attendaient à un polar mafieux musclé vont assez vite désenchanter. Essentiellement connu pour ses sexy comédies Tarantini a bien du mal semble t-il à oublier d'où il vient. Malgré un titre français galvaudé et son titre original prometteur Napoli si ribella est bien plus une comédie policière située à Naples qu'un polizesco napolitain au sens propre du terme. Si on peut tolérer un scénario souvent invraisemblable d'une extrême simplicité (une banale histoire de drogue dérobée par des traitres au sein d'une bande mafieuse) difficile de passer outre l'aspect comique présent tout au long du métrage. Dés les premières minutes se
forme ainsi le fameux duo de flics composé d'un séduisant inspecteur musclé, taciturne, qui sait mettre en avant son coté sexy joué par l'incontournable Luc Merenda et un petit sergent rondouillard pas très beau mais à l'humour constant interprété par un des rois de la comédie populaire Enzo Cannavale qui fait simplement du... Enzo Cannavale et parvient même à effacer, occulter son partenaire.
Fort malheureusement la sauce ne prend pas faute d'alchimie entre les deux comédiens. Si Cannavale connait son métier d'acteur comique Luc Merenda est bien plus mal à l'aise dans un registre qui n'est pas le sien. La comédie, l'humour ne sont pas son fort et son jeu s'en
ressent. Merenda n'a jamais été aussi peu expressif, aussi transparent hormis dans les quelques scènes d'action où il retrouve enfin ce dans quoi il excelle.
Jamais très fin l'humour comme les gags, trop envahissants et lassants, sont au ras des pâquerettes à l'exception de deux ou trois répliques et jeux de mots. Napoli si ribella ressemble assez rapidement à une sorte de rejeton d'un épisode de La flic en plus mouvementé, Merenda prenant à sa manière le rôle d'Edwige Fenech pour le coté flic sexy, Cannavale en trublion incarnerait ses acolytes. Il est évident que les amateurs de polizeschi napolitains avec en outre Luc Merenda en tête d'affiche n'ont guère l'envie d'assister à une
pochade policière façon fliquette.
Et il ne faut guère compter sur l'action pour insuffler un peu d'énergie au film puisque celle ci est distillée au compte-goutte. Bien peu présentes les scènes musclées se comptent sur les doigts d'une main ou presque. Quelques banales poursuites en voitures et une poignée de scènes de bagarre jamais très impressionnantes ou spectaculaires, quelques assassinats sanguinolents. Pas de quoi fouetter un chat encore moins satisfaire ceux qui d'un bon polar mafieux espère non seulement une atmosphère noire mais surtout quelques jolis éclats sanglants, un brin de sadisme et bon nombre de séquences dynamiques où l'on se poursuit
et s'entretue sans pitié. Restent en guise de consolation l'agression vivifiante de Sonia Viviani, droguée par la suite de force, et un final agréable qui enfin laisse filtrer une once de suspens lorsque la fillette est kidnappée. Le vilain va t-il tué de sang froid la fillette d'une balle dans la tête? Va t-elle réussir à s'enfuir? Une excitante hypothèse qui le temps de quelques minute nous laisse tout frétillant de plaisir, un instant de bonheur qui laisse place à un final à l'eau de rose qui confirme l'impression générale du film: décevant. Notons cependant que l'idée d'avoir donné à la petite fille du parrain le rôle de l'indic est assez originale mais un peu trop mal exploitée pour réellement fonctionner.
Aux cotés de Cannavale et Merenda on retrouve toute une pléiade d'acteurs récurrents au genre et de gueules du cinéma de genre dont Adolfo Lastretti très bon dans dans le rôle de l'impitoyable Coeur de chien, Claudio Gora, Salvatore Billa, Nello Pazziffini, les génériques Gianni Diana et Mattia Machiaveli en slip blanc entrain de se faire un shoot dans la cuisse sans oublier Sonia Viviani pour la touche sexy malheureusement trop peu présente à l'écran. La petite fille est jouée par Francesca Guadagno devenue célèbre par la suite dans le monde du doublage.
Si l'intrigue nous conte une histoire de trahison au sein d'un gang mafieux c'est surtout ici le
spectateur qui se sent trahi par un titre tant original que français qui décrit très mal le contenu du film qui tend bien plus vers le comique, la comédie policière que le véritable polar, le film de gangsters napolitain d'autant plus que Tarantini capte assez mal l'essence même de Naples. Subsiste une petite bande discrète, anonyme, juste divertissante, un apéritif aussi doux qu'un soft drink dont il ne faut attendre aucun miracle. Voyons ce Calibre magnum pour l'inspecteur comme une inoffensive distraction rythmée par une plaisante partition funk-jazz signée Franco Campanino.