Delta force commando
Autres titres:
Real: Pierluigi Ciriaci
Année: 1987
Origine: Italie
Genre: Aventures
Durée: 95mn
Acteurs: Brett Clark, Fred Williamson, Bo Svenson, Mark Gregory, Divana Brandão, Emy Valentino, Mario Novelli, Jean Michel Pellizza...
Résumé: Un groupe de révolutionnaires nicaraguayens s'infiltrent dans une base militaire de Porto Rico pour y dérober une ogive nucléaire. Ils parviennent à s'enfuir après avoir tué la femme du lieutenant Baxter. Le ca pitaine Beck est chargé par le Pentagone de retrouver la bombe. Il va devoir bien malgré lui supporter la présence de Baxter lui aussi bien décidé à retrouver les terroristes pour venger la mort de sa femme. La Delta force est envoyée sur place...
En cette fin d'années 80 les italiens n'en finissent plus de copier les gros succès du cinéma américain qui en 1987 nous offrait Commando et Delta force, deux petites merveilles mémorables du film de guerre explosif qui ne demandaient qu'à s'unir pour le plus grand bonheur des bissophiles. Cette union se fit sous l'égide de Pierluigi Ciriaci et naquit ainsi pour le meilleur et surtout le pire Delta force commando, un titre qui sonne comme un coup de tonnerre. Ce sont pourtant les grondements du spectateur qui risquent de s'élever tant la désillusion est forte. Ce mariage est en effet un bel échec faute avant tout au budget dérisoire dont le pauvre Ciriaci a bénéficié. Le scénario était pourtant prometteur. Qu'on en juge plutôt.
Une bande de révolutionnaires nicaraguayens parvient à s'infiltrer dans une base militaire de Porto Rico pour y dérober un missile nucléaire. Ils tuent de sang froid la femme du lieutenant Baxter alors qu'elle était enceinte. Le capitaine Beck est chargé de récupérer la bombe. Baxter, fou de douleur, va l'accompagner dans cette dangereuse mission afin de venger son épouse et tuer ses assassins. Autant dire qu'on pouvait s'attendre avec une telle histoire imaginée par Dardano Sacchetti à un film puissant, explosif et détonnant. C'est malheureusement plus à un pétard mouillé auquel on assiste qu'à un champignon atomique! Ce qui frappe de prime abord c'est la pauvreté de l'ensemble qui en quelques
minutes seulement fait perdre au film toute sa crédibilité. Censés assister à une infiltration d'espions redoutables au sein d'une forteresse militaire qui renferme une ogive nucléaire, ce sont trois mercenaires dont une femme que nous voyons pénétrer dans une base entièrement vide et tranquillement voler la bombe qu'ils enferment dans une valise minable! Si on nage en totale invraisemblance, plus on avance plus on atteint des sommets d'absurdité qui font définitivement basculer l'ensemble dans le ridicule absolu. Comment peut on croire qu'une telle base soit déserte et ne possède aucune défense? Comment peut on y entrer comme on entre dans un moulin et voler aussi facilement une bombe qu'on place dans une simple valise à bretelle?
Pour faire illusion, trois pauvres figurants tentent de faire barrière pendant que le lieutenant se prépare à aller chercher des fraises (en pleine nuit) à sa fiancée enceinte, D'une, l'assaut doit être extraordinairement silencieux pour qu'ils ne s'aperçoivent pas que la base est attaquée, et de deux, il n'y aucun garde ni soldat mais on y trouve des fraises! Ce n'est donc pas étonnant que la malheureuse tombe sous les rafales de mitraillette, offrant ainsi au film sa seule et unique scène trash, une séquence douloureuse mais si réjouissante qui à elle seule vaut le visionnage du film. Voilà qui nous rappelle combien par le passé l'Italie sut ne reculer devant aucun effet pour choquer son public.
Delta force commando prend alors sa vitesse de croisière qui en mach devrait atteindre un nombre négatif! Se forme le duo Baxter-Beck, le capitaine chargé de retrouver la bombe et le lieutenant fou de douleur du moins dans le script puisqu'à l'écran l'acteur Brett Clark, bellâtre venu de la télévision (Dallas, Santa Barbara, Hopital central), est d'une telle fadeur qu'il en deviendrait presque inexistant. Baxter et Beck ce sont un peu Gérard Depardieu et Pierre Richard dans Les compères sauf qu'ici il s'agit de Clark et Fred Williamson qui aujourd'hui encore doit se demander ce qu'il est venu faire dans cette idiotie si ce n'est enchainer des répliques censées être drôles mais tellement navrantes. Quelques effets
pyrotechniques bien peu impressionnants, un pauvre bus, un hélicoptère, deux jeeps et cinq militaires soit quelques figurants hébétés, la bien nommée Delta force, sont donc requis pour aider Beck dans sa difficile tâche pendant que le Pentagone représenté par un Bo Svenson anémié s'agite ou s'inquiète selon l'humeur du moment dans le minuscule bureau d'un salon vide ou dans les couloirs d'un porte-avion désert. L'Amérique n'a donc rien à craindre d'autant plus que lors des vingt dernières minutes, les plus intéressantes, nos vaillants officiers auront tué les trois révolutionnaires avant d'exterminer leur chef en lui mettant une grenade dans sa poche. Voilà qui nous vaut un grand moment de cinéma: l'explosion d'un mannequin dont la botte s'envole dans un nuage de fumée blanche.
Certes Delta force commando tourne au ralenti, il est d'une telle imbécilité qu'on pourrait en rire si l'humour n'était pas au rabais, il ne décolle jamais puisque contrairement aux avions de chasse de l'armée il fauche les marguerites des plaines sud-américaines. Pourtant Delta force commando mérite cependant d'être visionné pour trois petites raisons: la présence de Williamson bien sûr que ses fans, puisqu'il en existe, seront contents de retrouver entrain de faire le pitre, la réplique facile, celle de l'irremplaçable Mark Gregory qui interprète le leader sadique des révolutionnaires, ici en pleine forme. Mark qui après Les guerriers du Bronx retrouvait pour la seconde fois de sa carrière Williamson est véritablement l'atout de cette farce pseudo militaire. Tout ceux qui ne jurent que par cet acteur aujourd'hui culte seront aux anges après s'être habitués à son nouveau look, celui qu'il
adoptera dés 1987, les cheveux désormais courts. Ils seront d'autant plus ravis et excités qu'il arbore tout au long du métrage un impressionnant débardeur particulièrement plongeant d'où jaillissent deux pectoraux saillants qu'il aime faire de temps à autre bouger, un peu comme s'ils riaient... peut être du film dans lequel leur propriétaire les expose fièrement! Delta force commando est le premier des quatre films de guerre que Mark tournera avant de mettre un terme définitif à sa carrière. Il y aura par la suite The last Warbus de Pierluigi Ciriaci, Un soldat maudit et enfin Ten zan: Missione finale avec Sabrina Siani, tous deux signés Ferdinando Baldi. Delta force commando marquait le grand retour de Mark à l'écran après un silence de plus de deux années.
L'ultime raison de voir Delta force commando ce sont ses quelques avions de chasse bien réels que Ciriaci a pu utiliser pour les scènes de vol, les seules vraiment crédibles du film. On sait donc désormais où est passé le budget famélique dont il disposait. Mais est ce une excuse?
Parmi les quatre films de guerre que tourna Mark Gregory celui ci reste le plus faible et surtout le plus improbable dû en grande partie à sa pauvreté et à son scénario particulièrement invraisemblable. Reste la prestation de Mark (et les répliques de Williamson accessoirement) pour justifier la vision de cette plaisanterie guerrière. Si les films de guerre italiens des années 80 n'ont jamais brillé de par leur crédibilité, sauf exception (ceux de Margheriti), Delta force commando se place très facilement en tête de liste.