La zia di Monica
Autres titres:
Real: Giorgio Mille
Année: 1979
Origine: Italie
Genre: Sexy comédie
Durée: 78mn (version soft)
Acteurs: Gianni Dei, Charles Duval, Ugo Giorgetti, Eleonora Green, Magda Konopka, Umberto Raho, Sheila Ray, Giuseppe Terranova, Karin Well...
Résumé: La jeune Monica, 18 ans, s'apprête à quitter le pensionnat religieux avec quelques amies pour passer les vacances d'été chez sa tante. Monica a un problème avec sa sexualité. Elle ne peut en effet éprouver du plaisir qu'avec un prêtre ou un homme revêtu d'une soutane. Elle découvre bien vite que sa tante, veuve heureuse, collectionne les amants. Monica, encore vierge, doit épouser Paolo. Mais comment peut elle réellement se marier avec un tel souci? Elle tente désespérément d'attirer le curé dans ses griffes tandis que Paolo n'est pas insensible aux charmes des amies de Monica...
Réalisateur bien peu prolifique puisque sa filmographie ne compte que quatre petites oeuvres érotiques de bas étage aujourd'hui oubliées à la limite bien souvent de la pornographie (Les petites sauteuses en vacances avec Guia Lauri Filzi), Giorgio Mille
signe en 1979 La zia di Monica, une polissonnerie familiale aussi anodine qu'oubliable qui semble marquer la fin d'une époque. La Monica du titre est une jeune fille de 18 ans qui quitte enfin le couvent en compagnie de quelques amies lesbiennes ou bisexuelles afin de rejoindre sa famille. Monica a un gros souci avec sa sexualité. Elle ne peut éprouver du plaisir qu'en faisant l'amour à un prêtre. Beaucoup plus dévergondée est sa veuve de tante qui accumule les aventures amoureuses. Monica s'en aperçoit et décide de lui demander conseil d'autant plus qu'elle doit épouser Paolo. Son attirance pour les soutanes risque de nuire à son prochain mariage. Elle doit donc tenter d'en guérir avant de dire oui à Paolo qui de son coté n'est pas insensible aux charmes d'une des amies de Monica. Il couche avec elle tandis que Monica fera l'amour au jardinier déguisé en prêtre. Cette expérience lui fera enfin oublier son fantasme fétichiste.
Il ne fallait guère attendre de miracle de la part de Giorgio Mille, La zia di Monica, inédit en France, n'est que la triste représentation d'un genre cinématographique non seulement moribond en cette fin de décennie mais surtout à son niveau le plus bas ici. Ce n'est pas que La zia di Monica soit mauvais, il est tout simplement insignifiant, si anodin qu'il en devient vite très ennuyeux. S'il suit le schéma traditionnel de la comédie sexy familiale, la jeune novice qui rentre chez elle pour mieux user du péché de chair au sein d'une famille fort dévergondée, il est évident que Mille semble beaucoup plus intéressé par l'aspect érotique de cette égrillardise que le coté comique quasi inexistant. Ce sont bel et bien les scènes érotiques aux limites du hardcore que retiendra le spectateur si toutefois il visionne la version salace puisqu'il existe une copie beaucoup plus soft exempte des plans les plus audacieux dont ne prirent pas part les acteurs concernés.
L'histoire n'a guère d'importance, compte surtout le nombre d'amants que vont avoir Monica et sa tante tout en attendant de savoir qui couchera avec qui. Le procédé devient vite laborieux d'autant plus que Mille use et abuse des plus grosses ficelles du genre mais n'a guère le sens du comique. L'ensemble est aussi triste que les décors ensoleillés, jamais vraiment drôle. Il donne surtout l'impression d'une gaudriole campagnarde, une version pimentée de L'amour est dans le pré tant Mille s'est semble t-il efforcé de trouver des acteurs tous plus laids les uns que les autres. Si on excepte le couple Gianni Dei-Karin Well, que pourra t-on trouver en effet d'érotique à une brochette de comédiens ingrats aux cheveux rares, bedonnants, Charles Duval, Umberto Raho, Ugo Giorgetti, Giuseppe Terranova en tête qui tentent et parviennent à séduire un panel de sexy nymphettes peu
gracieuses dont Eleonora Green et Sheila Ray, deux habituées des films du réalisateur. Quant à la pauvre Magda Konopka alors mariée à Gianni Dei, la fameuse tante de Monica du titre, ce fut là un bien triste chant du cygne. Désormais quadragénaire, forçie, elle semble avoir laisser loin derrière elle les courbes parfaites de ses 20 ans pour de bien disgracieux bourrelets qu'elle étale péniblement lors de ses longs ébats adipeux peu excitants. Ce sera l'ultime rôle de Magda au cinéma qui préférera disparaitre de la vie publique par la suite après avoir divorcé de Gianni et ne plus revenir sur son passé d'actrice. Quant à Gianni Dei, il est égal à lui même, très impliqué dans ses roucoulades avec Karin Well dont il avoue aujourd'hui être tombé amoureux lors du tournage. Il n'aurait pas été contre une aventure dit-il, une confession qui jadis a du faire plaisir à Magda. Karin Well est la seule véritable touche réellement érotique du film, toujours aussi désinhibée et volontaire, toute fébrile face à une soutane.
Surnagent ça et là une ou deux scènes involontairement amusantes (la dualité entre le sacré et le profane, la confession de Monica au prêtre tout émoustillé lorsqu'elle lui narre dans le détail les ébats lesbiens auxquelles elle a participé) et quelques séquences paillardes potentiellement capables d'accrocher un sourire aux lèvres notamment celle du long repas qui se termine en orgie hétéro/lesbien. Quant au final, Mille a voulu être original en transformant le film en une grosse farce collective agrémentée d'une poignée de références cinématographiques mais sa conclusion tombe malheureusement à l'eau et n'apporte rien au film qui lui aussi a trop pris l'eau durant 90 minutes.
Produit par Luigi Batzella, accompagné d'une partition musicale ringarde qu'agrémente une chanson-titre sirupeuse particulièrement niaise (Choubidou wah choubidou wah Monica...) La zia di Monica dans sa version soft n'a pour unique intérêt que la présence du duo Dei / Well du moins pour leurs admirateurs respectifs. La version hard aura le mérite de tenir éveillé le spectateur lambda tout en satisfaisant les premiers. La zia di Monica demeure quoiqu'il en soit le film le plus regardable de son auteur.