Tarzana sesso selvaggio
Autres titres: Tarzana sexe sauvage / Tarzana the wild girl / Tarzana the wild woman
Real: Guido Malatesta
Année: 1969
Origine: Italie
Genre: Aventures / Erotique
Durée: 82mn
Acteurs: Ken Clark, Franca Polesello, Beryl Cunningham, Femi Benussi, Franco Ressel, Raf Baldassarre, Andrea Aureli, Alfred Thomas, Furio Meniconi, Gualtiero Isnenghi, Ugo Adinolfi, Fortunato Arena, Antonietta Fiorito...
Résumé: La fille de Sir Donovan âgée de 3 ans est supposée avoir trouvé la mort avec d'autres membres de sa famille dans un accident d'avion qui se serait écrasé dans la jungle du Kenya. 15 ans plus tard, Sir Donovan apprend qu'une jeune fille blanche vient d'être élue reine de la jungle par une tribu d'indigènes. Persuadé qu'il s'agit de sa fille, il organise une expédition afin de la retrouver avec à la clé une récompense de 10000 dollars. Les aventuriers retrouvent bel et bien la trace de la jeune fille, une splendide créature qui vit nue au milieu des animaux, mais ils ne se doutent pas qu'un traitre s'est glissé parmi eux afin d'empocher l'argent...
Si le prolifique filon du cinéma exotico-érotique allait véritablement exploser au début des années 70, on en retrouve premiers balbutiements dés les années 60 lorsque quelques réalisateurs mirent en scène une poignée de petites séries B qui rendaient hommage au cinéma d'aventures de jungle des années 40. C'est ainsi que le mythe de Tarzan fut remis au goût du jour le temps de quelques films dont Samoa reine de la jungle, premier film italien de la future sexy star Edwige Fenech, et Gungala la vierge de la jungle réalisé par Romano Ferrara. Guido Malatesta de son coté allait mettre en scène Tarzana sexe sauvage qui de sauvage n'en a que le titre.
Tarzana est en fait un joli et bien innocent petit film familial traité comme une bande dessinée dont l'action se situe dans la jungle du Kenya où il y a bien des années un avion s'est écrasé avec à son bord une petite fille alors âgée de trois ans. Vingt ans plus tard, sa famille découvre qu'elle pourrait encore être en vie. Ses proches organisent une expédition afin de la retrouver. Une jeune indigène leur apprend qu'une mystérieuse jeune femme qui vit en parfaite harmonie avec les animaux de la jungle pourrait être leur petite fille.
Inutile de dire que Malatesta n'a jamais tourné son film au Kenya mais a simplement reconstitué un faux décor de jungle plutôt réussi et surtout crédible en studio, posé ses caméras quelque part en Italie sur un terrain aride pour les quelques scènes extérieures où l'expédition roule en jeep et surtout inséré de très nombreux stock shots de plans de savane
et d'animaux sauvages, un bon quart en fait du film. Reconnaissons pour une fois que malgré la différence de grain et de couleur fort visible, ils s'insèrent parfaitement bien et font illusion, donnant à l'ensemble un coté éminemment sympathique. Allègre, Tarzana ne se prend jamais au sérieux et s'est amusé qu'on suit les aventures de cette expédition bien improbable conduite par une poignée d'aventuriers élégamment costumés et la soeur de Tarzana qui change de garde-robe au gré des scènes, assortissant son sac à main à ses mini jupes safari, une tenue adéquate pour une dangereuse expédition en pleine jungle africaine, cela va sans dire. Erotisme oblige, on ne sera guère surpris de voir qu'il existe des douches dans les cases, un lieu qu'apprécie grandement la jeune femme. C'est peut être là la surprise du film, ces plans de nu dorsaux totalement gratuits plutôt audacieux pour l'époque mais qui aujourd'hui feront délicatement sourire le spectateur par leur coté désuet.
Quelques scènes d'action ou pour être plus précis, nos aventuriers jouant mollement du fusil, un zeste de trahison pour le suspens, quelques poursuites haletantes ou plutôt trois pas de course dans ce beau faux décor, quelques attaques animalières ou dirons nous une série de plans de lions et autres fauves en pleine chasse pris dans un quelconque documentaire, de jolis gros plans sur les visages de nos aventuriers mimant la surprise, la colère ou le bonheur et quelques scènes de danses tribales pour donner le ton agrémentent cette pellicule dont le véritable intérêt est bien entendu Femi Benussi déjà présente aux cotés d'Edwige dans Samoa qui cette fois tient le rôle de notre fille sauvage. Uniquement vêtue d'un string, Femi règne non seulement sur la jungle mais également sur le film tout entier et
confirme ainsi sa dénomination de Topless movie. Si la voir chevaucher nue un éléphanteau, jouer avec son inséparable chimpanzé ou câliner son lionceau est un véritable plaisir Femi est également à l'origine de quelques scènes cultes dont celle où, afin de lui prouver qu'elle est une femme et non un animal, sa soeur ouvre devant elle sa chemise libérant ainsi sa poitrine sous le regard aussi étonné qu'émerveillé de notre Tarzana.
Aux cotés de Femi, star de cette petite bande exotique sans prétention, on retrouve la blonde Franca Polesello qui passe son temps à se laver afin qu'on puisse admirer son fessier, l'américain Ken Clark, Raf Baldassare et l'actrice de couleur Beryl Cunningham quelques mois avant qu'elle ne se fraie définitivement un chemin dans le cinéma d'exploitation italien avec Le salamandre de Alberto Cavallone.
Tarzana sesso selvaggio est certes d'une étonnante ringardise mais il se laisse encore aujourd'hui regarder avec plaisir. Sans aucune autre prétention que de distraire, ludique et drôle, amusant témoignage d'un cinéma d'un autre âge, le film de Malatesta et son érotisme frileux qui jadis se voulait bouillant fait partie de ces petites curiosités kitsch devenues rares et difficilement visibles au fil du temps. Il est en est d'autant plus sympathique. A visionner une banane en main tout en sirotant un délicieux petit cocktail de fruits exotiques.