Laura oggetto sessuale
Autres titres: Oggetto sessuale
Real: Bruno Gaburro
Année: 1987
Origine: Italie
Genre: Erotique
Durée: 90mn
Acteurs: Simonetta Caro, Fabio Meyer, Al Civer, Liliana Terzic, Sacha Darwin, Maria Cristina Colecchia, Michele Soavi, Erminio Bianchi Fasani...
Résumé: Laura, une superbe femme d'âge mûr fort convoitée, une professionnelle qui loue son corps de temps à autre à de riches messieurs. Elle quitte sa ville pour venir habiter une splendide maison au bord de la mer qu'elle partagera avec son propriétaire, Marcello, un homme qu'elle a connu jadis, sa femme et leur fils Sergio. Sergio est un jeune homme à problèmes, mal dans sa peau. Il ne s'entend guère avec son père. L'arrivée de Laura va bouleverser le vie des deux hommes, jeter le trouble et faire naitre bien des chantages. Sergio tombe amoureux de Laura et rêve de lui faire l'amour. Laura, consciente des sentiments du garçon, va devoir affronter la situation tout en tentant de gérer le désir de Marcello et la jalousie de son épouse, attiré elle aussi par Laura...
Avant toute chose, il serait bon de lever le voile sur ce mystérieux film dont la paternité est régulièrement attribuée à un énigmatique Bob Singer, pseudonyme sous lequel se serait caché le réalisateur Beppe Cino. En fait le film fut mis en scène par Bruno Gaburro qui utilisa ce nom une seule et unique fois dans sa carrière. Précisons également que si le titre initial est Laura oggetto sessuale le film fut distribué par la Distribuzione Cinematografica comme Oggetto sessuale.
Réalisé juste après le triptyque Penombra, Malombra et Maladonna, tous trois avec Paola Senatore, Oggetto sessuale comme bon nombre de films érotiques de cette fin d'années 80 fut écrit par le fameux scénariste Piero Regnoli qui une fois de plus nous prouve que le cinéma polisson italien est bel et bien moribond.
Située au bord de la mer, l'histoire reprend l'éternel schéma du jeune garçon à problèmes, en conflit avec son père, qui s'éprend d'une femme mûre avec laquelle il rêverait de faire l'amour pour enfin se libérer de ses frustrations.
Guère original, d'un classicisme à toute épreuve, Oggetto sessuale serait particulièrement anodin et de bien peu d'intérêt si la mise en scène de Gaburro, professionnelle et plutôt élégante, ne venait relever le niveau de l'ensemble. Bénéficiant de beaux décors maritimes, d'une jolie photographie signée Raffaele Mertes, il se dégage du film un certain luxe, appuyé par le faste de cette vaste maison bourgeoise qui se dresse au bord de la plage. L'érotisme qui rappelle beaucoup celui des romans papier glacé, soigné et tout aussi élégant, reste assez sobre malgré ce que laissait sous entendre la volcanique séquence d'ouverture, particulièrement osée, et quelques plans sur l'intimité de Laura. Pour retrouver une telle verve, il faudra attendre les dix dernières minutes lorsque la femme se donnera enfin au jeune garçon qui lui fera passionnément l'amour. Entre temps, on se contentera de gentils ébats doucereux et d'une scène de triolisme.
On est en droit d'imaginer ce qu'une telle histoire aurait pu donner dans les années70 comme nous le prouve grand nombre de films qui avaient pour thème un tel argument. Gaburro ne fait donc que reprendre le sujet en le réadaptant aux années 80, une période où malheureusement il n'est plus guère dans le vent mais ne passionne vraiment plus les foules non plus. Epuré de son coté scabreux, lisse et sans surprise, Oggetto sessuale frise par instant le ridicule notamment lorsque Gaburro fait intervenir deux punks maquillés de façon grotesque. Passés de mode, ils arrivent comme surgis d'un autre temps, peu crédibles, le temps de violer l'héroïne au bord de la mer, à une époque où la techno et la House music envahissaient les boites de nuit.
Petit film érotique anodin rythmé par une insupportable musique jazzy sirupeuse, Laura oggetto sessuale se laisse certes voir sans déplaisir mais il s'oublie tout aussi vite comme une bonne part de ces oeuvrettes coquines souvent édulcorées et passées de mode tournées à la fin des années 80 alors que le cinéma italien se mourrait. Dans ces jolis décors et paysages fort bien mis en valeur par Mertes déambulent une corpulente Simonetta Caro dans le rôle titre, plutôt convaincante et suffisamment affriolante (si on fait abstraction de sa cellulite bien trop visible) pour faire oublier son jeu assez transparent, Al Cliver quelque peu forci, le visage barbu marqué par ses excès d'alcool et surtout le jeune
Fabio Meyer, véritable atout sexe masculin de cette petite bande, dont le visage angélique et le regard bleu en séduiront plus d'un. On avait déjà pu admirer Fabio dont ce fut l'ultime film de sa courte carrière cinématographique aux cotés de Sabrina Siani dans Due gocce d'acqua salata. On soulignera la présence de la future porn star Maria Cristina Colecchia plus connue sous son pseudonyme Manya qui atteindra l'apogée de sa carrière dans le X en 1994 avec L'albero delle zoccole de Leo Salerni.
On reconnaitra, tous deux non crédités au générique, Erminio Bianchi Fasani lors du torride prologue et Michele Soavi dans la peau d'un des deux punks.