Rats - Notte di terrore
Autres titres: Les rats de Manhattan / Les mutants de seconde humanité / Rats - Nights of terror
Real: Bruno Mattei
Année: 1984
Origine: Italie
Genre: Post-nuke
Durée: 90mn
Acteurs: Ottavio Dell'Acqua, Jean-Christophe Bretignière, Mouna Duvivier, Ann-Gisel Glass, Cindy Leadbetter, Massimo Vanni, Gianni Franco, Geretta Geretta, Christian Fremont, Henry Luciani...
Résumé: 225 années après qu'une guerre atomique ait ravagé la Terre, un petit groupe de motards erre sur les régions dévastées. Sous eux, dans ce qu'on appelle désormais le monde d'en dessous, d'autres hommes depuis longtemps oubliés tentent eux aussi de survivre. La petite bande écume les ruines de Manhattan en quête de nourriture. Ils pénètrent alors dans une sorte de vaste laboratoire désaffecté au sein duquel prolifèrent des rats. Les rongeurs vont très vite les attaquer. La bande se retrouve coincée à l'intérieur de l'usine dont ils ne peuvent plus sortir. Attaqués par des hordes de rats, ils vont devoir se battre pour survivre. Mais n'y aurait il pas un plus grand danger encore que les rats, un danger inimaginable qui va bien au delà du pire des cauchemars...
L'idée des Rats de Manhattan fut inspirée par La nuit des morts-vivants déclarait Bruno Mattei, alors grand amateur du film de Romero. En relisant le roman d'où est tiré le plus connu des films de zombis, il vint à l'esprit de Mattei de simplement remplacer les morts-vivants par des rats, le groupe de survivants par une simple bande de jeunes, l'ensemble
transposé dans un lointain futur, en l'an 3000 après que notre planète ait été dévastée par un holocauste. Ainsi Mattei mariait à sa façon le film de zombis et le post-nuke, sous-genre alors fort en vogue en Italie. Claudio Fragasso et lui même devaient produire eux mêmes le film lorsque la Beatrice Films s'imposa et leur demandèrent de les laisser produire ce qui allait non seulement connaitre à travers le monde un énorme succès mais également devenir au fil du temps un film culte pour toute une génération de bissophiles.
Tourné dans les vestiges de ce qui fut le plateau de Il était une fois en Amérique de Sergio Leone Les rats de Manhattan est un film étonnant, aussi raté qu'il peut être génial, alternant de longues scènes particulièrement ridicules et surtout monotones et des moments parfaitement géniaux comme cette soudaine pluie de rats battante qui déferle sur une pauvre victime, les zoom, vifs et rapides, dont le film est truffé, l'arrivée et les jets de rats sur les acteurs (les animaux sont littéralement jetés sur les comédiens) lors des séquences supposées d'angoisse (plus de 2500 rats de laboratoires importés de Bologne furent utilisés), les gros plans sur les visages dévastés par les rongeurs ou la "résurrection" de certains morts, quelques plans gore tel que le supplice du sac de couchage. A ces instants privilégiés on ajoutera outre un zeste d'érotisme, la superbe photographie de Delli Colli et les
effets spéciaux certes discrets, budget oblige, mais réussis (le rat qui pénètre une pauvre femme pour mieux ressortir par sa bouche, habituel mais toujours efficace).
Malheureusement, on déplorera la totale incohérence de l'ensemble, des dialogues atroces et parfaitement risibles qui offriront bien des moments d'hilarité au spectateur, un jeu d'acteur des plus mauvais si on excepte la prestation assez convaincante deOttavio Dell'Acqua qui incarne le leader de la bande, seul et unique fois où Ottavio aura un premier rôle, et ces scènes qui sentent le remplissage et alourdissent un rythme déjà lent dés le départ.
Mattei tente bien évidement de créer un semblant d'atmosphère angoissante, on marche ou non selon son degré de réceptivité et sa phobie des rats jusqu'à la scène finale, clou du film, qui aujourd'hui ne semble plus être un secret pour personne!
Ce final totalement inattendu et déroutant alors, à la fois si drôle et si terrifiant, boucle le film de manière fort pessimiste et surtout cauchemardesque, amusant clin d'oeil à La planète des singes notamment.
Tout mauvais soit il, Les rats de Manhattan_ reste pourtant un des fleurons du cinéma Bis transalpin qu'il illustre de façon assez jolie dans ce qu'il a de plus raté et insupportable, deux éléments qui bien étrangement en ont toujours fait son succès et définissent assez bien l'essence même de ce cinéma populaire fait de bric et de broc.
Très estampillé années 80, tourné en quatre semaines, Les rats de Manhattan tout empreint d'un filet de philosophie certes des plus naïves mais cependant sincère, est un pur divertissement pour pur passionnés, un film délirant purement ludique et drôle pour pur amateurs de pur cinéma Bis que les autres auront bien du mal à tout simplement lire et donc apprécier. En fait Les rats de Manhattan a un coté attachant et surtout bon enfant comme la plupart des films du réalisateur. C'est bel et bien pour cette raison que Mattei et son oeuvre garderont cette saveur chaleureuse que le bissophile continuera encore longtemps de chérir.
Aux cotés de Ottavio Dell'Acqua, on retrouvera Mouna Duvivier et la blonde américaine Cindy Leadbetter qui s'affrontent dans un plan de nu intégral bilatéral avant que les rats ne les dévorent, l'actrice de couleur préférée du cinéma de genre des années 80 Geretta Geretta, Ann-Gisel Glass sortie de L'enfer d'Amsterdam séduira ses partenaires avec ses tenues de cuir noir moulantes: le français Jean-Christophe Bretignière dans la peau de Lucifer qui nous gratifie d'un séduisant plan de nu frontal , Massimo Vanni, Fausto Lombardi, Gianni Franco et Henry Luciani.