La bestia nello spazio
Autres titres: The beast in space / La bestia porno / La bestia nello spazio porno
Real: Alfonso Brescia
Année: 1979
Origine: Italie
Genre: SF
Durée: 92mn
Acteurs: Sirpa Lane,Vassili Karis, Lucio Rosato, Umberto Ceriani, Maria D'Alessandro, Giuseppe Fortis, Dada Gallotti, Giuseppe Lauricella, Marina Hedman, Irene Szeremi, Claudio Zucchet, Robert Hundar, Venantino Venantini, Benito Pacifico...
Résumé: Résumé: En quête d'antillum pour leur bombe à neutrons, un détachement d'astronautes mené par le capitaine Madison se dirige vers la planète Toriton. Une jeune femme de l'équipage, Sondra, rêve chaque nuit qu'elle se fait violer par une bête monstrueuse au phallus extraordinairement long. Une fois débarqué sur Toriton, Sondra réalise que l'origine ses rêves se situe sur cette mystérieuse planète. Ceux ci se réalisent et elle ne tarde pas à rencontrer le monstre, une sorte de centaure qu'elle va aimer...
Cinquième film de la série de science-fiction de Alfonso Brescia aprés La guerre des robots, La bataille des étoiles, Sette uomini d'oro nello spazio et Anno zero guerra nello spazio, La bestia nello spazio dont Brescia ici est entièrement responsable du scénario est non seulement le plus étrange et curieux mais surtout le plus intéressant des films de cette saga particulièrement rébarbative et ringarde qui tentait de voguer sur le succès planétaire de Star wars.
Véritable démarquage de La bête de Walerian Borowczyk transposé dans l'espace cette fois, La bestia nello spazio en reprend non seulement la trame et des séquences entières mais aussi son héroïne principale, Sirpa Lane, qui endosse à nouveau la peau de son personnage non pas en crinoline cette fois mais en combinaison spatiale tout en latex vert.
Le point de départ du film est le rêve récurrent que fait Sirpa Lane chaque nuit, celui durant lequel elle se fait violer par une Bête monstrueuse au sexe démesuré. C'est sur la planète Triton que son astronef va se poser afin de trouver l'origine de ses rêves aussi lubriques qu'humides. En découle un film souvent grotesque où tous les éléments sont là pour en faire une vraie curiosité qui risque fort de faire plaisir aux amateurs des précédents films de Brescia mais surtout d'étonner tous les autres.
Si on retrouve dans La bestia nello spazio certains des éléments des films précédents du réalisateur (les vaisseaux, les maquettes et décors en carton-pâte, les épées-laser en carton aluminiume, quelques costumes et les perruques blondes façon Crazy horse de La guerre des robots dont Brescia réutilise des scènes complètes comme la bataille dans le souterrain) l'originalité du film provient essentiellement de sa curieuse atmosphère et de cette idée d'avoir transposer le film de Borowczyk dans l'espace en y mélangeant les composants du film de Lucas. Voilà un des mariages les plus curieux et inattendu qui soit!
En découle quelque chose d'étrange où se mêlent rêves et réalité sur fond d'images tout aussi bizarres où Brescia mélange avec une rare effronterie tous les styles. Ainsi a t'on droit à une orgie façon 18ème siècle avec costumes d'époque sur fond d'espace ou face à des écrans organiques du plus bel effet. On retrouve cet amalgame incongru et des plus anachroniques dans la musique où les clavecins et les harpes se marient aux sons distordus des synthétiseurs.
Il émane aussi un certain charme de cette forêt aux arbres morts qui apparemment déchaînent les pulsions les plus lubriques de ceux qui s'y promènent.
Cet amalgame anachronique au look trés années 70 tourné pour un budget de misère donne l'impression d'assister à une de ses vieux films de S.F comme on en tournait dans les années 60, on pense pour le mieux à La planète des vampire de Mario Bava, mais auxquels on aurait ajouté une bonne dose de sexe. Et c'est là le principal intérêt de La bestia nello spazio. Accouplements et orgies s'enchaînent donc dans une totale incohérence jusqu'au point culminant du film, la relation entre l'héroïne et le roi qui s'avérera une fois nu être cette Bête dont elle rêvait, un centaure au phallus jaunâtre gigantesque qui la conduira au jardin des délices via une pénétration explosive.
Force est de constater que la Bête de Brescia, interprété par Claudio Ungari, est plutôt convaincante et peut être plus crédible que le monstre de Borowczyk. On est face ici à un homme dont tout le bas du corps appartient au cheval, Brescia multipliant les plans sur ses sabots et pattes velues avant de nous la dévoiler entièrement.
A ces scènes de sexe ont été greffés quelques inserts notamment de chevaux en rut devant lesquels, excitée, Marina Hedman se masturbe, afin de rappeler au spectateur qu'il assiste à un remake cosmique de La bête si jamais cela lui était sorti de l'esprit. Si ces inserts sont reconnaissables à leur grain, les scènes pornographiques totalement hasardeuses et parfaitement audacieuses ont bel et bien été tournées pour le film puis rajoutées deux ans plus tard pour sa sortie en version X sous les titres La bestia porno et La bestia nello spazio porno. A ces fins, Brescia, si tant fut il responsable de leur tournage, eut recours aux services de quelques actrices spécialisées dans le hardcore dont Marina Hedman et Maria D'Alessandro qui prêtèrent leur corps aux pires caprices du réalisateur qui n'est malheureusement plus là pour nous parler de ces extravagances pornographiques.
Si on ne se souviendra pas de Brescia pour sa saga spatiale, La bestia nello spazio reste une curiosité fascinante aussi drôle que nullissime, magnifique témoignage d'un mariage impossible et impensable comme seul le cinéma d'exploitation italien d'alors osait en concevoir.
Aux cotés de la malheureuse Sirpa Lane vouée aux films "zoophiles" italiens, qui toucha le fond l'année suivante avant que le Sida ne l'emporte seule, oubliée de tous, on reconnaitra le récurrent Vassili Karis et Venantino Venantini, plus cabotin que jamais, habillé de superbes atours espanols, batifolant nu, allant d'orgies en bacchanales forestières qui avouait coquinement combien Sirpa était désirable sur le tournage!
En version simplement érotique ou dans sa formule hardcore particulièrement gratinée, La bestia nello spazio demeure aujourd'hui pour l'amateur de films d'exploitation trashy et d'Euro-cult une pièce indispensable qui lui procurera bien des frissons... polissons ou amusés!