Microscopic fluid subway to oblivion
Autres titres:
Real: John Shadow
Année: 1970
Origine: Italie
Genre: Drugsploitation
Durée: 80mn
Acteurs: Ewa Aulin, Carlo De Mejo, Alex Rebar, Eugene Pomeroy...
Résumé: Deux étudiants sont morts à moins qu'ils ne se soient suicidés aprés avoir usé d'une puissante drogue à base de LSD et d'héroïne. Un professeur invite un de ses étudiants, Billy, qui semble t'il est lui aussi adepte de celle ci, à passer le week end dans sa maison de campagne. Billy y fait la connaissance d'Elizabeth, la jeune épouse du professeur, elle aussi dépendante de cette drogue. Le professeur va tenter de les désintoxiquer suivant une méthode trés personnelle aprés les avoir jeté dans les bras l'un de l'autre. Tout va alors trés mal tourner...
Non seulement Microscopoic fluid subway to oblivion peut se vanter d'avoir le titre le plus incompréhensible de l'histoire du cinéma de genre transalpin mais il est également et sûrement un des plus étranges jamais tourné.
Ecrit, produit et réalisé par John Shadow, le mari d'alors d'Ewa Aulin, ex-lolita et sexy divette du cinéma italien depuis sa prestation dans Candy, Microscopic fluid... , petit drugsploitation totalement oublié aujourd'hui si un jour il fut jamais remarqué, fait partie de ces bizarreries dont il est trés difficile de parler.
Particulièrement incompréhensible le scénario tente de nous faire partager le week end d'un étudiant, Billy, qu'un de ses professeurs a invité dans sa maison de campagne aprés la mort ( ou le suicide??) d'un autre étudiant suite à une overdose d'une substance illicite étrange. Il semblerait que Billy use de la même drogue tout comme la jeune épouse du professeur qui va la jeter dans les bras de l'étudiant afin de les désintoxiquer tous deux.
Tout semblerait simple ainsi jeté sur papier mais une fois à l'écran plus rien ne l'est tant on cherche un fil conducteur, une continuité narrative, une certaine logique. Bien au contraire, plus le film avance plus les incohérences s'accumulent et les lacunes se multiplient ce qu'un montage approximatif et des raccords par moments ratés ne fait qu'amplifier. Ainsi se demande t'on le rôle exact du second étudiant invité par le professeur, les réelles intentions de ce dernier plus proche du savant fou que d'un bon samaritain, qui sont ces motards qui chevauchent leur engin orné de magnifiques feux de Bengale du plus bel effet ou l'utilité de ces scènes pseudo-oniriques qui sentent le remplissage gratuit.
En fait, Microscopic fluid... est une sorte de trip hallucinogène raté, par instant quasi amateur, parfois fort drôle. Que penser de ces scènes où on suit un groupe de hippies courir derrière un troupeau de chèvres dans les pâturages quand ils ne plantent pas des épouvantails au nom de Billy dans les champs, ces longs plans sur les nuages qui défilent et les fleurs. Si on cherche leur sens, on s'approche surtout plus d'une jolie nature morte que d'un trip sous acides d'autant plus que des dialogues idiots rendent souvent l'ensemble bien peu crédible.
Usant et abusant de grands angles qui déforment les visages, rythmé par une chanson pseudo-hippie chantée par Ronnie Jones and the Man, Microscopic fluid... vaut essentiellement pour deux choses: sa séquence générique, étrange, aussi psychédélique qu'hypnotisante, un mélange d'images flashy multicolores et plasmiques, une mélasse organique et dégoulinante qui
évoque tout et rien à la fois et les 15 dernières minutes qui dénotent avec le reste du métrage. La souffrance et la longue agonie de Billy en proie aux ravages de cette drogue (apparemment un mélange de LSD et d'héroïne). Si on se demandera longtemps comment il a pu se ligoter seul à son lit, on ne restera pas insensible à sa douleur. Le film se transforme en une sorte de cauchemar jusqu'aux ultimes minutes tout aussi incompréhensibles que le reste du film mais empreintes d'une certaine magie de carnaval, une fin sans être une fin puisque le film s'arrête comme s'arrête un délire ce que semble être le film.
L'affiche est quant à elle plutôt intéressante puisqu'on retrouve au milieu de ce délire Ewa Aulin, superbe certes mais dont les strip-teases ne dépasseront pas cette fois les tenues de bains et les voiles diaphanes et un tout jeune Carlo De Mejo, quelque peu en roue libre mais particulièrement prenant en fin de bande. Alex Rebar se fera quant à lui connaître par la suite en apparaissant dans The incredible melting man puis en travaillant avec David Hess sur To all a goodnight.
Conseiller Microscopic fluid subway to oblivion serait certainement une erreur mais cette curiosité amphétaminée mérite le coup d'oeil de l'amateur pour ses quelques qualités. Chacun jugera ainsi du film et se fera son propre avis. Inclassable!