Il sorriso della iena
Autres titres: Smile before death / Le sourire de la hyène
Real: Silvio Amadio
Année: 1972
Origine: Italie
Genre: Giallo
Durée: 85mn
Acteurs: Rosalba Neri, Jenny Tamburi, Hiram Keller, Silvano Tranquilli, Dana Ghia, Zora Gheorgieva, Luigi Antonio Guerra, Fabio Garriba...
Résumé: Marco vit sur la fortune de sa femme Dorothy qu'il n'aime plus. Il a une maîtresse, la volcanique Gianna, qui lui procure ce que son épouse ne lui donne plus depuis longtemps. Après que celle ci ait été mystérieusement tuée, Marco part avec Gianna. Ils sont vite rejoints par sa belle-fille, Nancy, aussi malicieuse que gracieuse. Une étrange relation saphique nait alors entre Gianna et la jeune fille tandis que l'atmosphère entre les trois protagonistes devient de plus en plus tendues. Quel mystérieux secret cache donc la mort de Dorothy?
Sur la lancée des sexy gialli de Umberto Lenzi, Silvio Amadio qui restera celui qui découvrit et fit faire ses premiers devant la caméra à une Gloria Guida encore mineure réalisa coup sur coup l'excellent et lugubre Alla ricerca del piacere / Amuck et le plus mitigé Il sorriso della iena tout deux ayant pour point commun la bisexualité d'héroïnes tourmentées et sournoises ourdissant de bien sombres complots.
Amadio, grand spécialiste d'un certain cinéma érotico-morbide, semble ici essentiellement s'intéresser à la nudité de sa principale héroïne puisque la principale base de l'intrigue est une relation lesbienne entre elle et sa plantureuse belle-mère. Cette relation interdite qui n'est pas sans rappeler son futur Peccati di gioventu est comme souvent dans ce genre de films bien spécifique non seulement une source de jalousie et de séduction mortifère mais elle cache surtout un terrible chantage qu'on découvrira lors des ultimes minutes.
Le film est plutôt lent à démarrer. Ainsi toute la première partie du film est consacrée aux longues et fastidieuses séances photos de l'héroïne jusqu'aux premiers rebondissements qui ouvrent enfin la deuxième partie du film, plus vivante, apportant à l'ensemble un peu de cette force qui lui faisait jusqu'alors cruellement défaut. Amadio dévoile quelque peu les motivations de ses protagonistes et fait la lumière sur le premier meurtre particulièrement sanglant, le cadavre de la malheureuse Dana Ghia retrouvé la gorge tranchée dans une chambre fermée à clé de l'intérieur. On sourira quelque peu face à l'improbabilité des explications souvent délirantes fournies qui déboucheront sur un final tout aussi invraisemblable. Amadio ne fait guère dans l'originalité puisqu'il s'inspire ouvertement de Si douce si perverse entre autres. Il se contente de reprendre le thème déjà vu de façon plus convaincante de l'usurpation d'identité avant de lever le voile sur l'ignoble chantage qui pesait sur la malheureuse héroïne.
Il sorriso della iena / Le sourire de la hyène , titre animalier qui fait définitivement songer aux gialli deDario Argento, fait ici référence à l'animal qui se nourrit de cadavres. Il trouvera sa justification lors d'une superbe réplique: Un cadavre, c'est comme des invités. Ils puent après trois jours. On pourra également y voir un double sens, un jeu de mot sur le prénom de l'explosive et sournoise belle-mère, sorte de prédatrice prénommée Gianna / Jena.
En tête de distribution on reconnaitra une toute jeune Jenny Tamburi, lolita peu avare de ses charmes qui se glisse dans la peau de cette frêle héroïne, la plantureuse et volcanique Rosalba Neri, déjà à l'affiche de Alla ricerca del piacere dans lequel elle a une des plus sensuelle et torride scène saphique de l'histoire du cinéma de genre italien avec Barbara Bouchet, qui incarne cette belle-mère sans scrupule. Silvano Tranquilli complète ce trio diabolique aux cotés de la beauté trouble deHiram Keller en énigmatique dandy.
Si Il sorriso della iena rythmé par une agréable partition musicale pop lounge fait par instant penser aux Diaboliques de Clouzot dont il n'est jamais qu'une gentille relecture dont il est cependant loin d'en avoir l'aura. Le film de Silvio Amadio malgré ses qualités et son coté ludique et délirant demeure simplement anecdotique mais se laisse regarder avec un certain plaisir. On lui préférera et de beaucoup Alla ricerca del,piacere, véritable bombe saphique aux accents particulièrement morbides.