Caged: le prede umane
Autres titres: QHS pour femmes / QHS / Caged women in purgatory
Real: Leandro Lucchetti
Année: 1992
Origine: Italie
Genre: WIP
Durée: 87mn
Acteurs: Pilar Orive, Isabel Libossart, Elena Wiederman, Christian Marenz, Gaetano Russo, Aldo Sembrell, Catia Castello Branco, Rita Paospero, Esilda Coelho, Elsa Alves, Edith Fernandes, Celeste Tavares...
Résumé: Une jeune touriste américaine suite à une machination est incarcérée dans une prison pour femmes en plein coeur de la jungle. Elle va découvrir les humiliations et tortures que pratiquent les geoliers et les gardiennes quand ils ne se servent pas des prisonnières comme gibier humain lors de terribles chasses à l'homme. Un aventurier va tenter de délivrer Janet...
Tourné directement pour l'exploitation vidéo, QHS pour femmes est l'un des derniers représentants d'un genre alors moribond depuis longtemps, le WIP, dont l'Italie et l'Amérique furent les dignes représentants. Au prime abord, heureuse initiative que de faire revivre ce genre éteint depuis des années. La question reste pourtant de savoir si cela est réellement possible et surtout si cela en valait la peine. La réponse est évidente en voyant QHS pour femmes. Mieux vaut laisser les morts reposer en paix. Quelle mouche a donc piqué Leandro Lucchetti, scénariste jadis de quelques beaux fleurons de l'euro-trash dont Porco mondo?
Réalisé sans talent ni imagination, QHS nous narre les aventures de Janet une touriste américaine qui se retrouve suite à une machination grotesque dans une prison pour femmes perdue au fond de la jungle. Elle va subir les caprices de geoliers lubriques avant de servir de gibier humain lors d'une chasse.
Intéressant donc à première vue, on se dit que le comte Zaroff a lui aussi resuscité et on se surprend à saliver. Le résultat est malheureusement à mille lieues de ce qu'on pouvait espérer. QHS est une série Z hilarante à force d'être navrante, bêtifiante à force d'être consternante. QHS est une suite de séquences d'un comique absolu, jouées par une troupe de comédiens qu'on espère amateurs. L'Italie, pays jadis de tous les excés, s'était depuis bien assagie, ce n'est donc pas sur la violence qu'on se rattrapera puisqu'elle est édulcorée au maximum. Si le film possède la plupart des codes du genre, on se contentera simplement d'une gifle, de quelques coups de fouet donnés par des gardiens pervers et des matronnes sadiques. Pour le reste à l'imagination du spectateur de travailler.
Mais il aura certainement mieux à faire ici surtout s'il est un tant soit peu pervers car QHS semble avant tout être une ode à la sudation, un film dédié à la transpiration qui frôle par instant le mauvais goût. Rarement aura t'on vu dans un film ses héroines autant suer. Ce ne sont plus des gouttes de sueurs ou quelques rigoles de transpiration mais des torrents d'eau qu'elles évacuent de leurs pores. Cela tournerait presque à l'obsession voire au fétichisme puisque Lucchetti fait se lécher durant quasiment cinq minutes chaque parcelle de leur corps ses deux protagonistes dégoulinantes qu'il enferme dans une cage en plein soleil. Du mauvais goût certes mais qui a un certain pouvoir de fascination. Gageons que les actrices ont dû être embauchées pour leur coup de langue. Obnubilé par la sueur et trop occupé à brumatiser son casting, Lucchetti oublie l'histoire et son scénario. C'est ainsi que la partie la plus intéressante du film, la chasse humaine, est totalement zappée. Celle ci se résume à voir nos deux actrices en sueur courir au ralenti, ceci afin de renforcer un effet de suspens qui pourtant n'existe pas, pendant quasiment quinze minutes. C'est alors que notre bel aventurier surgi de nulle part les délivre lors d'un final aussi amateur qu'hilarant.
Les afficionados de bagarres viriles auront droit à une unique scène sans doute à mettre au panthéon des séquences les plus ratées du cinéma: un magnifique coup de poing dans le vide qui faute à un raccord raté nous montre notre pauvre bougre se projeter lui même contre le mur.
Ceux qui attendent de ce WIP l'indispensable Cat's fight n'auront droit cette fois qu'à quatre détenues qui se débattent ludiquement dans une mare, Lucchetti semblant autant aimer l'eau que la sueur puisque ses héroines se douchent quand elles ne transpirent pas.
L'interprétation est au niveau zéro tandis que la version française atteint des tréfonds d'absurdité. On décernera juste à l'accessoiriste la palme d'or du meilleur brumisateur ou de la pomme de douche de toute l'histoire du cinéma.
Si QHS pour femmes est un must pour tous ceux dont la sexualité est orientée sudation, le film de Lucchetti est surtout un must pour les fans de série Z qui veulent rire aux éclats lors d'une soirée entre amis, Les amateurs de véritables WIP préfereront se rabattre sur des oeuvres plus consistantes telles que celles de Di Silvestro ou de Rondi.