Gola profonda nera
Autres titres: A pleine gorge / Black deep throat / Die schwarze nymphomanin / Escalation sessuale
Real: Mario Bianchi
Année: 1976
Origine: Italie
Genre: Erotique
Durée: 95mn
Acteurs: Ajita Wilson, Patrizia Webley, Ivano Staccioli, Agnes Kalpagos, Attilio Dottessio, Giovanni De Angelis, Gianni Adamo...
Résumé: Claudine est journaliste nymphomaniaque. Lorsque son patron l'envoie enquêter chez José Depardieu, gourou d'une étrange et dangereuse secte, Claudine voit le scoop de sa vie. Mais sa nymphomanie prend le dessus. elle l'auto-détruit peu à peu. Une orgie qui se terminera dans le sang la guérira de sa maladie...
Classique du sexploitation italien, sect-ploitation pourrions nous dire même puisqu'on retrouve dans cette histoire de secte l'inévitable triptyque sexe-drogue-violence, Gola profonda nera fait irrémédiablement pensé à Emanuelle in America au vu de son scénario même si de par son titre trompeur on penserait plus à une version italienne du fameux Deep throat de Damiano avec qui il n'a pourtant aucun point commun.
Il faut tout d'abord rectifier une erreur. Si la réalisation de Gola profonda nera est attribuée à Guido Zurli, c'est en fait Mario Bianchi qui en est le véritable metteur en scène. Zurli collabora bel et bien au film en tant qu'opérateur mais c'est à Bianchi que revint le tournage. Ceci étant dit, qu'il soit signé Zurli ou Bianchi ne change guère le résultat final puisque le seul mot qui vient à l'esprit à la vision du film est consternant. Le scénario n'est qu'un prétexte à faire se déshabiller le plus possible son héroïne. Bianchi aligne sans imagination des scènes de sexe laides et mollement filmées qui engendrent plus l'ennui que l'excitation.
L'ennui est d'autant plus grand qu'une bonne partie des séquences érotiques sont plus ou moins amputées ce qui frustrera l'amateur d'émotions aussi pimentées que coquines à qui il ne restera plus grand chose à se mettre sous la dent si ce n'est quelques ébats saphiques et surtout l'orgie mondaine finale sous acides entrecoupée de flashes-back psychédéliques dans lesquels notre journaliste se remémore sa vie et les terribles raisons qui en fit une nymphomaniaque.
Bianchi filme son orgie de façon épileptique à l'image du passé de l'héroïne, tremblante, fiévreuse sous l'effet des drogues, qui désespérée s'enfuira et se tranchera la gorge alors que les images où elle tue son père après qu'il l'ait violé l'assaillent. C'est peut être là le seul vrai bon moment du film et son seul véritable intérêt. Gola profonda nera est un pétard mouillé sans aucune originalité de mise en scène. Bianchi oublie même son histoire de secte qui ne resurgira que lors de ce frénétique final au détriment d'un érotisme de basse-cour.
En outre comme pour mieux faire comprendre au spectateur quelque peu bêta le mal dont souffre Claudine, à chacune de ses crises de nymphomanie une chanson disco aussi affreuse qu'entêtante revient inlassablement. Les paroles sont on ne peut plus explicites: I am a nympho, I am a nympho ne cessent elles de répéter. Et avouons que le disco semble avoir un effet aphrodisiaque sur la malheureuse journaliste qui à chaque reprise se jette sur un pauvre homme afin de satisfaire son insatiable libido. Si cela peut paraitre amusant au départ, à force de trop répéter l'effet, cela fatigue. Ajoutons que les décors de cette frigidité pelliculaire sont épouvantables. Bianchi n'a pas su profiter de Paris, cadre de cette histoire.
Gola profonda nera fut le premier film que tourna Ajita Wilson qui semble ici totalement apathique et dénuée de sex appeal tant Bianchi n'a pas su la mettre en valeur.
A ses cotés la blonde Patrizia Webley dont les scènes restent cette fois très soft ainsi queAgnes Kalpagos. On soulignera la présence deIvano Staccioli en maître gourou malheureusement peu présent à l'écran.
Sans intérêt, Gola profonda nera n'a de profond que l'ennui qu'il distille.