Delitto carnale
Autres titres: Sensual murder / The killing of the flesh / La pantera bionda (version X)
Real: Cesare Canevari
Année: 1982
Origine: Italie
Genre: Giallo
Durée: 91mn
Acteurs: Marc Porel, Sonia Otero, Fulvio Riccardi, Moana Pozzi, Dirce Funari, Rino Falcone, Pippo Volpe, Tony Raccosta, Angela Minafro, Nico Solano, Dessy & Silvana...
Résumé: A la mort de son oncle afin de partager l'héritage, une femme reçoit tout un groupe de personnes dans sa villa. La réception tourne vite à la débauche sexuelle alors qu'un mystérieux assassin rôde...
En 1982, Cesare Canevari qui nous offrit par le passé quelques fleurons du western-spaghetti tel l'étrange et psychédélique Matalo ainsi qu'un très bon nazisploitation, Bourreaux SS, tenta une incursion dans le monde du giallo en réalisant sur le tard un des pires exemples du genre, Delitto carnale.
Que penser à la vision de cet érotico-giallo? Les mots viennent difficilement tant un sentiment de consternation nous envahit. La première question qui vient à l'esprit est comment des acteurs ont pu se commettre dans ce marasme sexuel? La deuxième est pourquoi Canevari a t-il tourné cet édifice d'ennui et de n'importe quoi?
On cherche en vain un sens au film, à cette histoire sans queue ni tête dont le seul but est semble t-il d'étaler 85 minutes durant d'ébats sexuels monotones et souvent vulgaires entrecoupés d'interminables dialogues d'une rare vacuité. Et le scénario ne relève en rien la platitude de l'ensemble puisqu'il pourrait tenir sur un confetti tant l'intrigue est maigre. Une femme dont l'oncle vient de décéder reçoit dans sa villa un groupe de personnes afin que l'héritage familial soit partagé. Simple c'est le moins qu'on puisse dire. Canevari n'approfondira jamais cette base et se contentera d'y greffer ses séquences érotiques. Pourquoi, comment, cela ne semble jamais l'interpeller. Rarement le genre aura vu une telle insipidité mais également une telle laideur. Caméra vissée au sol, Canevari filme sans aucune imagination ni réelle mise en scène cette histoire soporifique dans des décors d'une repoussante agressivité visuelle. Les jaunes, rouges, oranges, bleus et verts se mélangent jusqu'à l'écoeurement dans cette villa qui mêle high-tech et psychédélisme. L'érotisme jamais excitant est d'une vulgarité repoussante que ce soit lors des scènes hétérosexuelles ou saphiques.
Quant aux meurtres c'est vainement qu'on les attend. On en dénombrera un seul, absolument ridicule, après une bonne heure de patience. On oubliera aussi la disparition d'une protagoniste en cours de route, la pauvre Dirce Funari s'évapore en effet sans raison en fin de bande. Reconnaissons tout de même à Delitto carnale l'avantage de nous offrir un peu de piment lors d'une seule et unique séquence, celui justement du triple viol de Dirce.
Quant au final, merci Shakespeare de nous dévoiler l'identité du tueur lors de la réunion finale de tous les protagonistes rassemblés par l'inspecteur. Voilà bien une des fins les plus absurdes et décevantes que le genre ait connu. Canevari se débarrasse de sa pseudo-intrigue en deux minutes tapantes, d'autant plus abrupte qu'il n'y a pas de générique.
Hormis Dirce Funari _ _ et la future star du X Moana Pozzi , on retiendra de ++Delitto carnale++ la présence de Marc Porel dont ce fut l'ultime rôle. Une méningite l'emportera quelques mois tard. C'est peut être là toute l'horreur du film. Marc, plus amaigri que jamais, y apparaît fatigué et absent, il n'est plus que l'ombre de lui même, forniquant à tout va. Un bien triste chant du cygne pour ce grand acteur, seule véritable raison de découvrir ++Delitto carnale__++.
Profitant du succès de Moana Pozzi devenue entre temps célèbre dans l'univers du hardcore italien, le film ressortira quelques années plus tard sous le titre La pantera bionda agrémenté de scènes hardcore qui furent rajoutées sous forme d'inserts.
Il est à noter aussi que si Barbara Magnolfi alors épouse de Marc Porel , est parfois créditée au générique, elle n'a jamais participé au film. Aujourd'hui encore Barbara se demande pourquoi son nom est cité puisqu'elle aurait confesse t-elle refusé de jouer dans une telle catastrophe.